La Loi sur les normes du travail célèbre cette année le dixième anniversaire de ses dispositions contre le harcèlement psychologique. Unique en Amérique du Nord, cette loi a permis entre juin 2004 et mars 2014 le dépôt de quelque 23 880 plaintes.

Une analyse rétrospective effectuée par la Commission des normes du travail à l’occasion de cet anniversaire a permis de dresser un portrait assez précis de la situation. Par exemple, on sait maintenant que 60% des plaintes déposées sont formulées par des femmes. De plus, certains secteurs d’activité sont plus à risque que d’autres, notamment l’hôtellerie, la restauration et les bars, à l’origine de 15% des plaintes. Presque à égalité, on retrouve le commerce de détail et le domaine de l’enseignement, de la santé et des services sociaux.

Sans surprise, on découvre que dans le trois quart des cas, au moins une des personnes visées par la plainte se trouvait en position de gestion. D’ailleurs, l’abus d’autorité est au cœur de 46% des plaintes pour harcèlement psychologique. En comparaison, la violence physique/verbale et le harcèlement sexuel comptent pour 10% et 7% des plaintes, respectivement.

Fait intéressant, l’écrasante majorité de ces plaintes ne se rend jamais devant les tribunaux. La médiation permet souvent de trouver une solution qui convient tant à l’employeur qu’à la victime. Quoi qu’il en soit, la Commission des normes du travail continue à plaider pour la sensibilisation en milieu de travail. Il est toujours plus facile de prévenir que de guérir…

Qu’est-ce exactement que le harcèlement psychologique?

Évidemment, les comportements dérangeants en milieu professionnels peuvent êtres sujets à interprétation. Il faut donc que l’analyse se fasse de manière objective, c’est-à-dire qu’une autre personne placée dans la même situation trouverait aussi cette conduite vexatoire. Aux yeux de la loi, pour qu’il y ait harcèlement psychologique, la conduite dont se plaint l’employé doit :

• être vexatoire (répétée ou grave);
• être hostile ou non désirée par l’employé;
• porter atteinte à la dignité ou à l’intégrité physique/psychologique de l’employé;
• engendrer un milieu de travail néfaste.

 

À lire aussi:

Harcèlement sexuel au travail: comment porter plainte?

_______

– Suivez Workopolis sur Twitter

– Abonnez-vous au bulletin Workopolis Hebdo