L’honnêteté est une vertu prisée par les recruteurs. Mais faut-il pour autant leur dire toute la vérité, rien que la vérité? Pas si sûr. Voici dix petits aménagements inoffensifs de la réalité qui peuvent nous donner un coup de pouce en entrevue.

1. « Je postule par amour pour cette compagnie »

Ce qui nous attire est avant tout le salaire avantageux ou la facilité d’accès en transport en commun? Mieux vaut tout de même mettre notre intérêt pour le poste sur le compte des forces de l’organisation : ses valeurs, ses performances, ce qu’il y a de stimulant à joindre ses rangs. « C’est surtout important dans la lettre », estime Sophie Grenache, CRHA, copropriétaire de la firme Libera RH. En entrevue, on peut ajouter (sans insister) les conditions de travail, estime cette consultante en ressources humaines.

2. « La raison pour laquelle j’ai quitté cet emploi… »

Conflit avec un superviseur qu’on juge incompétent? Même si c’est vrai, dénigrer notre ancien milieu de travail risque d’avoir un effet négatif sur notre candidature. Pour motiver le désir de changer d’emploi, il est préférable de parler de soi-même. Se dire en quête de nouveaux défis est tout à fait acceptable, selon Sophie Grenache. Il faut cependant être prêt à expliquer le genre de défis qu’on recherche.

3. « Mon plus grand défaut… »

Sans tomber dans les clichés (« je suis perfectionniste », « je travaille trop »), on peut attirer ici l’attention sur un trait qui n’est pas notre tare principale et dont l’impact sur le poste convoité sera négligeable. Un sens de l’orientation pitoyable chez un traducteur, par exemple. On veille aussi à inclure dans l’explication les efforts qu’on fait pour y remédier.

4. « Trilingue français/anglais/espagnol »

Le degré de maîtrise d’une langue est en partie subjectif. On peut donc gonfler légèrement sa maîtrise de l’anglais ou d’une autre langue pertinente à l’emploi, concède Mme Grenache. Mais attention à ne pas aller trop loin : la maîtrise d’une langue est facile à évaluer et le recruteur risque fort de tester cette compétence.

5. Études en cours

On a décroché à mi-parcours du baccalauréat en administration? Laisser croire qu’on a obtenu le diplôme serait inacceptable, mais on peut inscrire sur le CV « en voie d’obtention » et expliquer en entrevue pour quelle raison louable on a mis les études de côté. Afin de s’engager à fond dans un projet professionnel, par exemple.

6. Salaire espéré

Comme la négociation risque de tirer la rémunération vers le bas, une bonne approche consiste à demander d’abord un montant un peu plus élevé que notre cible réelle : 10 à 20 % de plus, selon la copropriétaire de Libera RH. « L’idéal est de donner une gamme de salaires, avec pour minimum notre salaire actuel, explique Mme Grenache. Comme ça, on fait preuve de flexibilité, ce qui est très apprécié par les recruteurs. »

7. « Avoir un (autre) enfant ? Ça ne fait pas partie de mes plans. »

Si on est dans la vingtaine ou la trentaine, en particulier si on est une femme, la question trotte probablement dans la tête de notre employeur potentiel. Celui-ci ira peut-être jusqu’à la poser, même si la discrimination sur cette base est illégale. Il est par conséquent légitime de dissimuler nos intentions à cet égard.

8. Passer sous silence certains postes occupés

La carrière s’allonge et le CV aussi? Il n’y a pas de mal à passer sous silence les expériences d’emploi lointaines ou peu pertinentes pour le poste convoité. Cela dit, les renseignements fournis sur ceux qu’on met à l’avant-plan, en particulier les dates et les responsabilités, doivent être exacts.

9. Mousser certaines réalisations

« S’ils ont fait partie d’une équipe qui a mené à bien un projet, je n’ai pas de problème à ce que les candidats le fassent valoir, même si leur contribution était minime », indique aussi la copropriétaire de Libera RH.

10. « Dans cinq ans, je me vois… »

Tant d’événements peuvent changer le cours de notre trajectoire d’ici là! Sophie Grenache conseille de moduler la réponse à ce genre de question en fonction du type d’entreprise. S’il s’agit d’une grande organisation, on peut avouer un objectif de progression de carrière, comme occuper un poste de direction. Dans une petite boîte, en revanche, les possibilités de gravir les échelons seront plus limitées. La clé : axer la réponse sur notre intention de continuer à faire exceller l’organisation.

Il n’y a en somme rien de mal pour un chercheur d’emploi à se présenter sous son meilleur jour. Le tout est de ne pas se dénaturer pour autant.

 

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