Apprendre « sur le tas », c’est fini

Nos grands-parents apprenaient leur métier à « l’école de la vie ». Les grands-parents de demain iront à l’école toute leur vie… Parce qu’apprendre « sur le tas » n’existe plus. Bienvenue dans l’ère de la formation continue.
Fini le temps où l’on était embauché grâce à quelques bonnes références et un diplôme enroulé sous le bras. Où l’on pouvait ensuite gravir les échelons dans l’entreprise. Où ce n’était pas sur les bancs d’école qu’on aiguisait ses compétences, mais sur le terrain.
C’est que le contexte a radicalement changé. La notion de sécurité d’emploi à vie n’existe plus. Les emplois eux-mêmes évoluent. Le manège des nouvelles technologies force les entreprises à embaucher des employés toujours à jour et capables de maîtriser de nouveaux outils. Cette situation a augmenté de beaucoup le taux de roulement du personnel au sein des entreprises, et les travailleurs se rendent compte que, sans escales fréquentes sur les bancs d’école, une carrière peut faire naufrage assez rapidement. Plus que jamais, la formation continue doit être au programme du travailleur qui souhaite rester dans le coup.
Pour les employés…
Les employeurs commencent aussi à s’apercevoir qu’un investissement en formation continue permet d’éviter le coût exorbitant d’une trop grande rotation du personnel. Même le gouvernement est d’accord. La « Loi du 1 % » oblige toutes les entreprises ayant une masse salariale de plus d’un million de $ à investir au moins 1 % de cette masse en formation de leur personnel.
Cette « Loi du 1 % » ne s’applique donc pas aux très petites entreprises, qui auraient sans doute davantage besoin de personnel qualifié. Dans leur cas, participer aux programmes de formation peut en plus tourner au casse-tête organisationnel : une grosse entreprise de 100 employés peut facilement en libérer deux ou trois pour aller suivre une formation, alors qu’une PME de six qui en libère deux, c’est problématique… Les petites entreprises ne peuvent donc pas maintenir le niveau de qualification dont le milieu aurait besoin parce qu’elles ne peuvent pas dégager le temps nécessaire à la formation de leur personnel.
Pour les chômeurs…
Dans le but d’aider les chômeurs à réintégrer le marché du travail rapidement, Emploi-Québec finance certaines formations accessibles uniquement aux prestataires d’assurance-chômage et aux personnes ayant le statut de travailleur précaire. Il y a toutefois des conditions, notamment que le projet soit en adéquation avec les besoins en main-d’oeuvre du marché du travail.
Pour les travailleurs autonomes…
La formation continue est d’ores et déjà un incontournable. Mais si l’aide gouvernementale à l’éducation permanente est relativement accessible aux employés et aux chômeurs, c’est plus difficile pour les travailleurs autonomes, qui doivent en général défrayer les coûts reliés à leur formation. Des structures comme les Centres locaux de développement (CLD) offrent toutefois du soutien technique et divers programmes de mises à niveau aux entrepreneurs en général et aux travailleurs autonomes en particulier.
« Nos stages sont soit gratuits, soit autour de 50 $ ou 60 $ seulement, explique Nancy Martel, conseillère en communications du CLD du Roussillon. Les horaires sont adaptés aux contraintes du travail autonome, et le catalogue des formations suit les nouvelles législations et les nouvelles technologies. Ce sont des ressources très pertinentes qui restent pourtant très méconnues. »
Pour plus de renseignements, consulter le site de l’Association des centres de développement du Québec. (www.acldq.qc.ca/)