Tendances du marché de l'emploi québécois – avril 2014

Pour une première chronique sur Workopolis, j’aurais bien aimé ne vous annoncer que de bonnes nouvelles!
Mais non, pas de confettis pour célébrer mon intégration au sein de l’équipe d’experts québécois de Workopolis.
C’est une pluie de pertes d’emplois au Québec qui m’accueille. Et vous afflige, pour certains d’entre vous, sûrement, tant la saignée dans l’emploi est importante.
32 000 emplois perdus au Québec, 14 300 dans le reste du Canada
En fait, avril aura été un mois catastrophe sur le marché du travail québécois. L’un des pires des dernières décennies, et le plus difficile depuis juillet 2013.
Quelque 32 000 Québécois, soit l’équivalent de deux fois la liste paye d’Hydro-Québec, ont perdu leur job au cours de ce printemps, déjà morose à plusieurs égards. Trois fois sur quatre il s’agissait d’emplois à temps plein.
Pendant ce temps-là, l’Ontario gagnait 26 000 emplois à temps plein, mais l’Alberta connaissait un sort semblable à celui du Québec, avec 23 000 emplois à temps plein disparus.
Grande consolation, le taux de chômage au Québec est demeuré le même en avril qu’en mars, à 7,6%, et très légèrement inférieur à ce qu’il était il y a un an exactement.
Comment est-ce possible?
C’est grâce à la magie de la baisse de la population active! En gros, il y a eu autant de Québécois qui ont abandonné l’idée même de travailler, soit pour une prise de retraite ou une perte de tout espoir de retrouver du boulot, qu’il y en a eu avec un formulaire de cessation d’emploi à la main.
Ainsi, grâce à sa main-d’œuvre vieillissante qui prend la route de la Liberté 65 de plus en plus nombreuse, le Québec peut maintenir un bulletin économique relativement présentable, avec un taux de chômage à peine plus élevé que celui de l’Ontario, une province qui, elle crée de l’emploi. Elle offre 92 000 emplois à temps plein de plus en un an, alors que le Québec en offre 17 500 de moins.
57 000 employés de moins
Ainsi, la réalité, c’est que les entreprises québécoises demeurent très frileuses à l’embauche. Il n’y avait en avril que 5 000 personnes de plus qu’en mars à l’emploi du secteur privé. Et c’est 57 000 de moins qu’à pareille date l’an dernier. Aucun secteur d’emploi ne brille. Aucun… sauf celui des administrations publiques (gouvernements, municipalités).
Bref, à force d’additionner les mauvais mois, le marché de l’emploi québécois prend des allures de récession. Pas étonnant dans ce contexte que le nombre de Québécois actifs dans le marché diminue comme neige au soleil, depuis un an.
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Éric Grenier est journaliste. Il a été notamment rédacteur en chef du Magazine Jobboom, et est collaborateur aux magazines L’actualité et Protégez-vous. |