Ces métiers où l’on ne chôme pas

Une fille, un gars, dans un bar le soir. Ils s’observent, se jaugent longuement d’un œil critique pour finalement repartir chacun de leur côté.
Quel rapport avec le marché du travail? C’est un peu quoi ressemble la relation actuelle entre les entreprises et les chercheurs d’emploi : les premières montrent une frilosité à laquelle les seconds répondent par une attitude attentiste.
Résultat, le chômage ne diminue pas.
Pourtant, il existe bien des domaines où les entreprises s’arrachent certains talents. Et si la clé du plein-emploi reste un haut niveau de qualification, il y en a pour tous les goûts dans les métiers où l’on embauche.
On vous veut
Cela peut sembler paradoxal dans le contexte actuel où l’incertitude et le chômage de masse occupent le devant de la scène, surtout chez les jeunes. Pourtant, plus du tiers des entreprises des pays développés déclarent que les difficultés de recrutement entravent leurs performances et leur croissance, selon l’étude Talent Shortage Survey du groupe américain de travail temporaire Manpower.
Cette réalité varie selon les pays : 81 % des sociétés japonaises peinent à trouver les travailleurs dont ils ont besoin, contre seulement 2 % en Irlande. Avec 25 %, le Canada se situe sous la moyenne générale (34 %), tandis que les États-Unis affichent des tensions marquées en matière de recrutement. Une entreprise sur deux y cherche désespérément certains profils.
Il n’en reste pas moins qu’une tendance globale se dessine. Pour la septième année consécutive, Manpower a interrogé 38 000 employeurs dans 41 pays. De 2007 à 2008, le marché du travail était plutôt en faveur des entreprises qui disaient embaucher plus facilement chaque année (la proportion d’entre elles annonçant des difficultés de recrutement a diminué de 10 % durant cette période). Ce n’est plus le cas.
Depuis les lendemains de la crise, la pénurie d’une certaine main-d’œuvre est repartie à la hausse. Aux États-Unis, le nombre d’entreprises qui peinent à recruter a progressé de 30 % depuis 2009, et de 13 % dans le reste des Amériques.
Un palmarès varié
Parmi les oiseaux rares du marché du travail, les métiers qualifiés comme les soudeurs et les tireurs de joints tiennent le haut du classement depuis trois années consécutives. Ils sont suivis par les ingénieurs, surtout aux États-Unis et dans le reste des Amériques, puis par les représentants. Dans l’ordre, les autres membres du top 10 des travailleurs les plus recherchés des principales économies sont :
- Les techniciens
- Les travailleurs des technologies de l’information
- Les employés en comptabilité et en finance
- Les chauffeurs
- Les gestionnaires
- Les manœuvres
- Le personnel administratif
Je t’aime, moi non plus
Devant une telle variété en termes de domaines d’activités comme de niveau de qualification recherchés, difficile de comprendre comment le chômage peut encore être un problème !
Toujours selon le sondage de Manpower, la situation actuelle peut s’expliquer par des exigences toujours plus élevées chez les employeurs comme chez les chercheurs d’emploi.
Le principal écueil dans le processus de recrutement reste purement et simplement le faible nombre ou l’absence de réponses aux postes offerts. Et quand des candidats se manifestent, ils sont plus sélectifs en ce qui concerne les horaires, le lieu de travail et veulent surtout gagner plus d’argent.
Les entreprises, quant à elle, se plaignent du manque de compétences techniques, de savoir-vivre au travail ou d’expérience des candidats. Elles relèvent aussi leurs exigences salariales trop élevées. D’une manière générale, les employeurs sont devenus prudents dans la façon d’utiliser leurs ressources depuis la récession. Ils cherchent donc à pourvoir des postes, mais pas à n’importe quelle condition.
En résumé, le marché du travail vous est tout ouvert… à condition d’être un peu flexible dans vos critères.