C’est du moins ce que suggère une étude de la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie: bouger au sein de la compagnie serait plus avantageux sur le plan du salaire et des responsabilités que d’aller voir ailleurs.

« Changer trop souvent d’emploi, ça paraît mal sur un CV. » Cette croyance circule depuis longtemps, et pourtant, certaines études montrent que même les baby-boomers ont occupé 11 emplois en moyenne entre 18 et 48 ans. Alors que la tendance est au job hopping, soit le changement fréquent d’emploi pour toujours tenter d’améliorer ses conditions de travail, une nouvelle étude de l’Université de Pennsylvanie vient brouiller les cartes en démontrant que dans certaines situations, changer d’emploi n’est pas le meilleur choix à faire.

Un des points que cette étude met de l’avant, c’est que malgré l’augmentation de salaire que vous toucherez probablement en changeant d’emploi, vous augmenterez aussi considérablement le délai avant votre prochaine augmentation. Vous ne devez pas vous attendre à recevoir une augmentation substantielle avant deux ou trois ans, car votre nouvel employeur a besoin de ce temps pour apprendre à vous connaître, vous faire confiance, comprendre votre façon de travailler avant de vous proposer un meilleur salaire ou davantage de responsabilités.

L’accomplissement avant le salaire

Cela dit, le chercheur Matthew Bidwell, un des auteurs de l’étude, tient à spécifier qu’il ne faut pas s’empêcher d’espérer mieux ailleurs, mais qu’il faut simplement prendre le temps de considérer les pertes à long terme. Et surtout, avant d’accepter un emploi, vous avez le droit de poser des questions sur les possibilités d’avancement au sein de l’entreprise. Avoir changé d’emploi au sein d’une même firme paraît très bien lorsqu’un futur employeur étudie le curriculum vitae.

Pour Marie-Ève Guertin, gestionnaire de ressources pour Randstad, la plupart des employés des domaines financiers et d’ingénierie ont tout intérêt à changer d’emploi après quatre ou cinq ans : « Au chapitre expertise, l’employé sera beaucoup plus diversifié dans son approche, dans ses compétences techniques ainsi que dans son savoir-être. Et au point de vue personnel, le fait de changer d’environnement de travail permet de se développer plus rapidement. »

Cependant, autant l’étude américaine que Marie-Ève Guertin, spécialisée en recrutement d’ingénieurs au Québec, s’entendent pour dire que le choix de changer d’emploi doit être motivé par une augmentation de salaire, certes, mais surtout par le fait d’acquérir plus de responsabilités et la possibilité de se développer personnellement et au sein de l’entreprise.

C’est pourquoi être choisi pour remplacer son propre superviseur, par exemple, est un gage de confiance et constitue une expérience de vie et de travail qui ne pourrait survenir en étant le dernier arrivé dans un nouveau milieu de travail…

 

À lire aussi:

Comment se faire aimer du patron

L’art de démissionner avec élégance

L’art compliqué d’accepter la critique

Possédez-vous les 10 compétences du futur?

_______

– Suivez Workopolis sur Twitter

– Abonnez-vous au bulletin Workopolis Hebdo