Comment déposer une candidature non sollicitée

par Josiane Roulez
Aucune offre n’est affichée? Saisissez l’occasion pour faire les premiers pas auprès de votre « compagnie de rêve »! Voici comment s’y prendre pour réussir sa candidature spontanée et percer ce qu’on appelle le marché caché de l’emploi.
La candidature spontanée est la manière idéale de découvrir des entreprises. De la même manière qu’un employeur recherche un bon employé, chaque candidat peut aussi « magasiner » le milieu de travail qui lui convient », explique Roxane Stonely, directrice générale du Centre de recherche d’emploi Côte-des-Neiges. En effet, lorsqu’on pose une candidature spontanée, on ne vise pas à obtenir une entrevue d’embauche, mais une « rencontre d’information » avec l’employeur, afin de découvrir l’entreprise, ses valeurs, son climat de travail.
Bien se préparer
Dans un premier temps, il est important d’avoir un objectif d’emploi clair et bien défini : domaine d’expertise, lieu de travail, produits et services d’intérêt. On fait ensuite des recherches pour cibler les entreprises qui nous intéressent. Puis, on prépare son CV et on polit son apparence professionnelle pour être fin prêt à rencontrer des employeurs. Enfin, on prépare son « script », un canevas d’appel qui prévoit différents scénarios : parler à l’employeur immédiatement, laisser un message à la secrétaire, laisser un message dans la boîte vocale, etc. Pour s’assurer d’avoir le ton juste, on peut s’exercer devant un ami ou se filmer pour repérer ses erreurs.
Plonger!
Ensuite, on peut commencer à faire des appels pour solliciter des rencontres d’information. En général, cette étape demande de la persévérance, car il faut être prêt à essuyer de nombreux refus. Mais le jeu en vaut la chandelle, car une fois la rencontre obtenue, on a la chance d’établir un contact personnel avec l’employeur.
Cependant, attention ! Comme il ne s’agit pas d’une entrevue d’embauche, c’est au candidat de structurer la rencontre et de poser des questions. Celles-ci peuvent porter sur une grande variété de sujets : valeurs de l’entreprise, produits offerts, processus d’embauche, formation nécessaire, etc. On peut montrer son CV à l’employeur et lui demander s’il correspond au profil recherché.
Au minimum, l’employeur prendra notre CV. La rencontre peut aussi ouvrir sur une offre d’emploi, des références à des employeurs potentiels ou de l’information privilégiée sur de prochaines ouvertures de postes. On élargit son réseau et on peut même trouver un mentor! Enfin, en visitant l’entreprise, on sent souvent d’instinct si le milieu de travail et l’équipe nous conviennent, si on a envie d’y travailler. La rencontre devrait durer environ 15 minutes.
Des bénéfices à long terme
Après l’entretien, on envoie un mot de remerciement par courriel ou par la poste, pour un effet plus soigné. Ensuite, si l’entreprise nous intéresse, on peut faire un suivi régulier avec l’employeur une fois par mois ou par deux mois.
« La méthode spontanée est souvent ardue, mais très payante. Elle démontre aux employeurs que la personne fait des efforts, qu’elle est motivée et débrouillarde, qu’elle possède une bonne estime d’elle-même et qu’elle a confiance en elle. Elle permet de se démarquer et apporte des bénéfices à long terme : au moment d’embaucher, l’employeur se rappellera davantage du candidat qu’il a rencontré », affirme Roxane Stonely.
En effet, davantage que la formation, c’est souvent la personnalité qui fait pencher la balance. Une autre bonne raison de prendre son courage à deux mains et de foncer!