Comment j’y suis arrivé: Sylvie Savard, relationniste de célébrités

Louis-José Houde, Stéphane Rousseau, Mitsou Gélinas, Laurent Paquin, Sugar Sammy, Rachid Badouri, Valérie Blais… Le travail de Sylvie Savard l’amène à côtoyer toutes ces vedettes, la chanceuse!
Originaire du Lac Saint-Jean, Sylvie Savard fait des études en sciences politiques à Québec avant de devenir « par hasard » VP communication et associée chez Annexe Communications, une société de relations publiques. Entre un événement de presse et deux lancements, la relationniste des célébrités québécoises a accepté de répondre à nos questions.
Comment tout a commencé?
À l’époque, je suivais mon amoureux qui avait décidé d’emménager à Montréal. Je me cherchais une petite job, le temps de m’installer, quand une amie, relationniste chez Annexe Communications, m’y a fait entrer comme réceptionniste. Au bout de six mois, on me proposait de devenir moi aussi relationniste… parce que j’étais une très mauvaise réceptionniste (éclat de rire), mais j’avais surtout démontré que les relations humaines étaient ma grande force.
Vous avez donc sauté sur l’occasion?
Très franchement, de prime abord, ça ne m’intéressait vraiment pas : ce n’était pas dans mon domaine d’études et c’était un métier que je connaissais peu. J’avais l’impression que les relationnistes ne faisaient que quémander en sollicitant les médias pour vendre leurs clients.
Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis?
Les Grandes Gueules. C’étaient de nouveaux clients à l’agence que j’ai rencontrés lors d’un repas. Ils m’ont raconté leur vie, je suis tombée en amour avec les deux gars et j’ai accepté de faire connaître le duo d’animateurs radio comme humoristes.
Alors, avez-vous toujours l’impression de « quémander »?
Oh non! C’est tout le contraire : ce sont plutôt les journalistes qui m’appellent maintenant que les personnalités avec lesquelles je travaille sont très connues.
Comment définiriez-vous votre métier aujourd’hui?
C’est une belle job! Mais aussi un métier très demandant. Moi, je suis dans la culture. Ce qui m’intéresse, c’est le côté stratégique du travail de positionnement d’artistes, j’aime participer à faire connaître le travail de nos créateurs québécois.
Justement, c’est comment de travailler avec des vedettes?
Quelque part, il faut être très maternelle et surtout empathique, car on travaille d’abord avec des êtres humains. Ce qui est particulier, c’est que ce sont des gens extrêmement exigeants, très perfectionnistes, qui demandent souvent à leur entourage de l’être aussi. Je ne peux donc pas me permettre de ne pas avoir de rigueur.
Vous parlez au nom des célébrités. Comment gagnez-vous leur confiance?
Je m’arrange toujours pour les rencontrer seule autour d’un verre ou d’un café, sans agent, gérant ou producteur. Je leur demande de parler d’eux et je parle de moi pour voir s’il va y avoir une connexion, parce que si je dois les représenter, il faut qu’ils puissent se sentir rapidement à l’aise avec moi.
Vous souvenez-vous avoir été impressionnée de travailler avec des personnes que beaucoup trouvent extraordinaires?
Avant, je faisais des voyages de presse pour le festival Juste pour rire où on allait voir des spectacles à travers le monde. Un jour, on m’a dit d’aller luncher avec Roberto Benigni en Angleterre pour le remercier de participer au festival. J’avais tellement peur de rencontrer cet homme qui a gagné un Oscar pour La vie est belle! Mais ça a été une journée incroyable : le matin, j’étais en France, je suis allée le retrouver à Londres, et le soir, je décollais vers l’Espagne où je devais voir un spectacle. J’ai été particulièrement fière de travailler avec lui ici par la suite. C’était un charme!
Des conseils à ceux qui voudraient suivre vos pas?
Si tu viens pour le salaire, tu vas être déçu ; si tu calcules tes heures, tu vas perdre ton temps. C’est une vocation qui demande de l’aisance avec les autres, beaucoup d’humilité, de ne pas avoir peur et surtout de savoir ce qui passe dans l’actualité.