Comment partir en beauté

Les semaines qui précèdent votre départ d’une entreprise ne sont pas à prendre à la légère, vous êtes toujours un salarié. Comment ne pas rater sa sortie?
Que ce soit parce que vous démissionnez ou parce qu’on vous met à la porte, la période comprise entre l’annonce de la chose et le jour de votre sortie mettra obligatoirement votre professionnalisme à rude épreuve. Une page de votre vie est tournée, votre esprit est déjà ailleurs, et de toute façon, que devez-vous encore à cette boîte où vous ne serez plus dans quelques semaines?
Pro, jusqu’au bout
Mais c’est justement dans ces moments d’adversité que l’on reconnaît les vrais professionnels, selon Danielle Silverman, coach de carrière indépendant au cabinet Vision Coach International d’Ottawa. « En préavis, il est capital de ne pas perdre de vue que même si une relation affective s’est développée entre vous et votre employeur, surtout si vous avez passé beaucoup de temps dans la même entreprise, c’est finalement un lien d’affaires qu’il y a entre vous deux », explique-t-elle.
En plus, le monde du travail est très petit, surtout dans certains secteurs de pointe. Il y a donc de fortes chances que la mauvaise impression que vous pourriez laisser vous poursuive dans votre recherche d’emploi. Et inversement.
D’un autre côté, les salariés ne sont que des humains. Il ne faut donc pas s’attendre à ce qu’un changement de situation professionnelle aussi profond et souvent brutal n’ait aucune influence sur leur comportement et leur motivation.
« En cas de renvoi, la plupart des employeurs comprennent ça très bien, et ne demandent même pas à leurs employés de faire leur préavis. Ils préfèrent qu’ils utilisent ce temps à chercher un autre emploi », raconte Mme Silverman.
Mais si l’on vous veut jusqu’au dernier jour, il faudra rester productif – pour montrer son professionnalisme – tout en acceptant qu’on ne sera jamais productif à 100 % – car nous ne sommes pas des machines. Cela place le salarié sur une corde plutôt raide, reconnaît Mme Silverman.
L’heure des comptes
La meilleure manière de gérer cette période un peu bancale, c’est de s’asseoir avec son employeur pour définir un plan de match, conseille-t-elle. « Vous pouvez avoir besoin de quelques jours loin de votre bureau pour être capable de digérer la nouvelle et ne pas nuire à l’ambiance de travail. Par la suite, demandez à votre patron ce qu’il attend de vous pour le temps qu’il vous reste. Il y a souvent des dossiers à boucler et des informations à transmettre, il doit quant à lui comprendre qu’il ne peut pas s’attendre à la même productivité de votre part.
C’est aussi l’occasion de demander à dresser le bilan de votre passage dans la boîte. « Voilà un précieux moyen de montrer votre implication même dans ces circonstances difficiles, continue Mme Silverman. Et bien sûr, de glaner des informations sur vous qui seront très utiles pour la suite de votre carrière. C’est aussi le moment rêvé pour faire dire à votre patron tout le bien qu’il pense de vous… et lui suggérer de l’écrire dans une lettre de recommandation! »
Bien sûr, vous ne serez pas forcément capable de vous asseoir sur-le-champ. « Finalement, c’est gérer l’émotionnel qui est le plus dur, confirme Mme Silverman, puisqu’il faut réussir à montrer son sang-froid. »
Par conséquent, quand vous aurez besoin de vous épancher sur votre situation – car vous aurez sûrement besoin d’en parler à quelqu’un -, mieux vaut le faire auprès de votre famille et de vos amis. En période de préavis encore plus qu’en temps normal, il faut veiller à ne pas mélanger vie privée et vie professionnelle.