Comment prendre une année sabbatique ?

Que ce soit pour s’occuper de sa famille, réorienter sa carrière ou réfléchir au sens de sa vie, la nécessité de prendre une année sabbatique peut se faire ressentir. Mode d’emploi.
Année sabbatique : de la préparation avant tout
Selon Éric Damato, conseiller en orientation, la clé pour réussir son année sabbatique est la préparation : « Il faut avoir déjà engagé des démarches concrètes avant le jour 1 de son congé. »
Il donne quelques exemples : « Si on veut lancer un projet entrepreneurial, on a déjà écrit son plan d’affaires. Si on a un projet de rénovation, on a envoyé des soumissions. Si on désire voyager, on peut apprendre les rudiments d’une seconde langue. »
Cela dit, le conseiller en orientation croit également à l’importance de prendre une pause avant de se lancer tête première dans un nouveau projet. « C’est toujours bon de prévoir une semaine ou deux pour décompresser et marquer un trait entre deux activités professionnelles. »
Étienne Cantin, à la mi-vingtaine, désirait effectuer une réorientation professionnelle. Il était directeur de comptes à la BDC ; un emploi payant, mais dans lequel il ne se voyait pas passer sa vie. Il a planifié son projet de sabbatique un an à l’avance, en épargnant un maximum d’argent.
Pour la suite, il se donnait carte blanche. « Toute ma vie, j’avais toujours pris des décisions stratégiques. Cette fois, je voulais me laisser guider par mon gut feeling. » Il a pris un billet d’avion et est parti à l’autre bout du monde, sans itinéraire précis. Nouvelle-Zélande, Thaïlande, Vietnam, Allemagne, Hollande, Espagne, Mexique, Pérou, les escales se sont succédé.
Éric Damato concède qu’on ne peut pas toujours prévoir à quoi ressemblera une année sabbatique. Mais il conseille de se fixer des objectifs, ou à tout le moins une cible, une direction à prendre, quitte à la réévaluer en cours de route. La question à se poser est la suivante : « Qu’est-ce qu’on a le goût de vivre pendant notre année? »
Cette question, Étienne Cantin se l’est posée tout au long de ses pérégrinations. « J’ai tenu un blogue de voyage. J’ai fait de la photo. J’ai découvert que j’aimais écrire, raconter des histoires… que j’avais un côté créatif à développer. »
Une année sabbatique est l’occasion de bien des remises en question, remarque Éric Damato. Il le voit auprès de sa clientèle : « Les gens reviennent dans un autre état. La plupart ne retourneront pas dans leur ancien poste. Et pour certains, c’est un changement de valeurs qui s’opère. »
Étienne Cantin est revenu de voyage les idées claires. Sa conclusion : suivre plus souvent son instinct. Puis, trouver un emploi où il pourrait combiner business et créativité. La télévision lui est apparue comme le compromis idéal. Après une formation de producteur à l’Inis, suivie de démarches soutenues, il a réussi à intégrer le milieu télévisuel québécois.
Un atterrissage réussi !