par Josiane Roulez

En entrevue d’embauche, on a souvent quelques minutes à peine pour parler de son parcours professionnel et de ses réalisations. Et si on en faisait un récit captivant? Voici quand et comment vous démarquer par une bonne histoire.

Créer un lien avec le recruteur
Raconter une bonne histoire peut briser la monotonie d’une entrevue, toucher le recruteur et piquer son intérêt.

« En entrevue, les candidats ont souvent tendance à mettre de l’avant uniquement ce qui va bien, mais les recruteurs n’y croient plus. Aujourd’hui, il faut montrer qu’on a vécu des situations difficiles et qu’on a su relever le défi ou en tirer des réflexions. En racontant un événement qui vous a touché, vous le faites vivre au recruteur et vous tissez avec lui un lien affectif », affirme Laurent Vorelli, conseiller en ressources humaines agréé et président du Groupe Propulsion RH, à Montréal.

L’art de raconter
En entrevue, le candidat doit être efficace pour faire ressortir sa valeur ajoutée. Pour ne pas se perdre en digressions, Laurent Vorelli conseille de structurer son récit en utilisant la méthode CAR (Contexte – Action – Résultat). « En suivant cette méthode, on s’assure de ne rien oublier et de dire l’essentiel, pour que le recruteur saisisse rapidement les éléments importants de notre message. »

Typiquement, un candidat devrait consacrer 15 % de son récit au contexte, 70 % aux actions et 15 % aux résultats, idéalement des faits observables et mesurables.

Choisir le bon moment
Certaines questions d’entrevue appellent une bonne histoire, telles que : « Décrivez-moi votre parcours en 5 minutes », « Donnez-moi un exemple de situation où vous avez eu à gérer un conflit au travail » ou « Comment réagiriez-vous si vous appreniez que l’un de vos collègues est accusé de fraude? »

Lorsqu’il s’agit de raconter un défi relevé avec brio ou de se projeter dans une situation, le récit peut suivre les étapes du processus de résolution de problème : cerner la difficulté, rechercher des solutions, choisir les mesures à mettre en œuvre, les appliquer et évaluer l’atteinte des résultats.

Certaines entrevues très structurées, toutefois, se prêtent mal au récit. « Dans ce type d’entrevue, si on sort trop du cadre, on n’aide pas le recruteur. Si on a des exemples à raconter, il faut donc être très bref », rappelle Laurent Vorelli.

Comment se préparer
Pour exploiter ses talents de conteur en entrevue, il faut préparer plusieurs histoires sur divers sujets, en les adaptant au poste visé. On peut faire valoir, entre autres, ses compétences, ses réalisations et ses sources de fierté. On peut aussi faire son bilan de carrière en relatant trois ou quatre moments décisifs qui ont forgé sa personnalité, mené à des choix importants ou révélé son expertise.

Attention, toutefois, à la surpréparation. « Les récits en entrevue ne sont pas des monologues! Ils se vivent à deux, entre le candidat et le recruteur. Le candidat doit être à l’affût des réactions non verbales du recruteur. S’il s’impatiente ou fronce les sourcils, on peut couper court », souligne Laurent Vorelli.

En conclusion, le conseiller rappelle qu’une histoire vivante, claire et concise peut être très payante. « Plus une histoire est claire, plus elle est mémorable. Si vous vous démarquez, il y a fort à parier que le recruteur la racontera à nouveau à ses supérieurs ou à son équipe. » Une autre bonne raison de cultiver ses talents de conteur.