Créatifs: des métiers d’avenir

Finance, tourisme, transports, services… le milieu artistique n’est plus le seul lieu où être créatif est indispensable. Dans un monde qui évolue rapidement, il faut maintenant savoir réinventer la roue même lorsqu’on travaille au sein de milieux plus traditionnels.
À l’école des sciences de la créativité la Factry, on voit la création comme une posture mentale. « Elle nous permet d’apporter des solutions nouvelles à des enjeux existants », explique Marie Amiot, présidente-directrice générale de l’établissement d’enseignement basé à Montréal. Et ce n’est pas que l’art qui a besoin de révolution ! « La créativité mène aux voitures électriques, aux fermes urbaines, aux nouveaux modèles bancaires… » Dans un monde où tout se transforme extrêmement vite, la créativité n’est ni plus ni moins qu’un avantage concurrentiel pour les organisations, estime-t-elle. D’ailleurs, la moitié des étudiants de la Factry sont des gestionnaires d’entreprises traditionnelles qui cherchent de l’aide pour imaginer des changements organisationnels qui sortent de l’ordinaire.
Marie Amiot cite en exemple les Uber, Airbnb, Apple et Netflix de ce monde. Dans un contexte où toutes les plateformes se numérisent, ces entreprises se sont adaptées à la réalité planétaire. Elles offrent maintenant un nouveau service qui leur permet d’être des géants.
Nouveaux métiers
En imaginant le futur, Marie Amiot voit très bien où peut mener l’engouement créatif actuel. La Factry reçoit chaque année des étudiants qui abordent tout juste le marché du travail et veulent faire les choses différemment. Selon elle, « 65 % des métiers de la prochaine décennie n’existent pas encore » !
Elle pense également que les métiers qui exigeront de la créativité dans le futur se trouvent notamment en affaires. « Il y a une nouvelle génération de jeunes qui demandent et exigent des économies collaboratives. Ce n’est pas juste une mode, c’est une tendance lourde. On ne peut plus créer des modèles d’affaires qui ne font que du profit, on se tire dans le pied en faisant ça. » Ainsi, loin de la cloisonner dans certaines professions spécifiques, Marie Amiot est convaincue que la créativité se trouve dans tous les métiers existants.
Créatif, là où on ne s’y attend pas
Néanmoins, certains métiers plus payants tirent profit d’un esprit créatif. On pense par exemple au génie. Qui aurait cru que, derrière une apparence de nerd bien rangé, le programmeur (ingénieur électrique ou informaticien) avait besoin d’un maximum de créativité ? Les métiers liés à la programmation sont de plus en plus demandés, et la créativité est de mise lorsqu’il faut résoudre des problèmes informatiques nouveaux. Les programmeurs doivent chaque jour inventer des algorithmes pour résoudre des problèmes auxquels jamais personne n’a fait face.
Les ingénieurs industriels ont aussi besoin d’une grande créativité lorsqu’ils repensent les chaînes de montage ou cherchent à améliorer l’efficacité d’un processus industriel.
Dans une société où la santé mentale est un concept de plus en plus présent, les psychoéducateurs, les psychologues et les orthophonistes ont aussi carte blanche pour créer de nouvelles approches et de nouveaux moyens d’intervention auprès de leur clientèle.