Découvrez l’aérobique cérébrale

Le réflexe vif, la décision fluide, la mémoire sans failles. Le plus vite, le mieux. Qui n’a pas rêvé d’avoir une dose supplémentaire d’intelligence pour améliorer ses performances au travail? On peut aujourd’hui trouver des milliers de sites, d’applications ou de produits qui promettent de muscler le cerveau. Fonctionnent-ils vraiment?
Être ou ne pas être plus intelligent
Le cerveau n’est évidemment pas un muscle. Il ne peut donc ni se gonfler, ni devenir plus ferme, ni plus rond.
Les chercheurs en neurosciences s’intéressent de plus en plus à la question depuis que Susanne Jaeggi a fait jouer une douzaine d’enfants, âgés de 8 à 9 ans, à des jeux sur ordinateur. Les jeunes ont évidemment amélioré leurs performances à ces tâches spécifiques, mais le plus surprenant est que ces améliorations se sont transférées à leur « intelligence fluide ». Celle-ci serait la capacité à résoudre des problèmes, à apprendre, à raisonner et à faire des liens. On l’avait jusqu’ici considéré comme imperméable à l’entraînement cognitif.
L’étude de Jaeggi a largement inspiré d’autres chercheurs. Depuis, plusieurs en sont venus à la même conclusion : on peut entraîner sa matière grise.
Les exercices utilisés durant les recherches requièrent généralement entre 15 et 25 minutes par jour, cinq jours par semaine. L’effet se fait sentir en aussi peu que quatre semaines et il dure des mois. Les possibilités sont particulièrement prometteuses pour les personnes ayant un déficit d’attention ou encore les personnes âgées.
Choisir son athlétisme
Nul besoin de participer à un projet de cette envergure pour s’exercer à la gymnastique mentale. Dépendant de la volonté de chacun, on peut travailler la concentration, le langage, la logique ou encore la perception dans l’espace.
Plusieurs jeux vidéos sont notamment maintenant sur le marché. Nintendo a été un des premiers à offrir ce genre de produit, avec le programme d’entraînement du docteur Kawashima. Après avoir exploré les tests de calcul mental ou de lecture à voix haute, on peut mesurer « l’âge de son cerveau ». On promet un rajeunissement des facultés intellectuelles.
Nintendo a aussi produit le jeu Cérébrale académie qui demande un soupçon plus de réflexion et qui se déroule sous forme d’épreuves longues.
À l’heure où l’on confie le soin d’emmagasiner des informations à nos cellulaires intelligents, même de simples jeux de mémoire peuvent être utiles. Remplir des grilles de sudoku au déjeuner, compter à rebours des séries complexes au dîner et pourquoi pas s’essayer à un des milliers de tests en ligne qui promettent d’augmenter votre QI.
Il est aussi possible d’avoir son « coach » personnel. Idéalement, il faudra choisir un spécialiste du cerveau, neuropsychologue ou pédagogue. La perspective d’un superviseur insistant est parfois suffisante pour augmenter l’assiduité et les performances par le fait même.
D’autres scientifiques préfèrent toutefois mettre en garde ceux qui en attendent trop du gym du cerveau. C’est que les liens entre l’intelligence et la mémoire ne sont pas encore tout à fait compris.
Les nouveaux résultats comportent donc leur lot de sceptiques qui répètent que bien dormir et éviter les abus restent les meilleures façons de prendre soin de ses neurones.