Déménager pour le travail? Non merci!

Moins de la moitié des Canadiens sont prêts à déménager pour le travail, selon une nouvelle étude de Ipsos Reid. Ceci pourrait expliquer que des entreprises se tournent vers les travailleurs étrangers, un sujet au cœur des débats ces derniers temps.
Le sondage effectué auprès de 2000 travailleurs a été réalisé pour le compte du Conseil canadien de mutation d’employés (CERC), un organisme visant depuis 1982 à promouvoir et à soutenir la mobilité de la main-d’œuvre.
Déjà il y a deux ans, le CERC avait effectué un sondage sur la mobilité professionnelle à l’échelle mondiale, et le Canada n’avait pas fait bonne très bonne figure. Par exemple, les Italiens étaient deux fois plus aptes à déménager pour le travail. Depuis les années 1970, le pourcentage de Canadiens qui changent de province pour travailler a chuté de manière draconienne.
Cette année, la question posée aux travailleurs canadiens était : « Si vous receviez une augmentation de salaire de 10%, accepteriez-vous de déménager dans une autre ville/province? ». Une majorité de 55% a répondu que, peut importe les circonstances, elle ne déménagerait pas. 34% a par ailleurs dit qu’elle pouvait être convaincue, advenant les bons incitatifs…
Les top trois mesures qui pourraient les inciter à faire leurs boites? Une augmentation salariale de 20%, une garantie de pouvoir rentrer à la ville d’origine après deux ans et du soutien pour aider le conjoint à trouver du travail également.
Stephen Cryne, dirigeant du CERC, avoue être surpris des résultats. Il croyait qu’une majorité des canadiens pourrait considérer une relocalisation, si les conditions de travail s’avéraient être meilleures. « La mobilité de la main-d’œuvre qualifiée est importante pour combler des lacunes dans certains secteurs » explique-t-il. « C’est également une bonne façon pour le salarié d’évoluer rapidement dans sa carrière, de bonifier son expérience de travail et d’acquérir de nouvelles aptitudes ».
Selon lui, si les gens hésitent à déménager, c’est souvent parce que le conjoint doit également chercher un nouveau travail. La perturbation des enfants est aussi en cause, de même que les coûts d’habitation.
Au Québec, les travailleurs sont légèrement moins enclins à déménager qu’ailleurs au Canada. Ainsi, 10% des québécois ont répondu qu’ils déménageraient sans problème (moyenne nationale de 12%) et 59% ne voudraient bouger sous aucun prétexte (moyenne nationale de 55%).