Il semble que l’appât de l’argent et de l’aventure incite plusieurs jeunes diplômés Québécois à prendre l’avion pour Ailleurs.

Si le jeu en vaut parfois la chandelle, il faut toutefois bien préparer son coup et s’assurer qu’on fait le saut en toute connaissance de cause. Stephen Cryne, PDG du Conseil canadien de mutation d’employés (CERC), nous aide à clarifier nos pensées.

Avez-vous remarqué un engouement pour le déménagement professionnel?
Une chose apparait claire depuis quelques années : il y a certainement un engouement pour la mobilité interprovinciale, surtout à court terme. Les gens considèrent de plus en plus de donner un coup de pouce à leur carrière en se relocalisant pendant une durée de six à 36 mois. Évidemment, cela peut finir par s’allonger…

Quels aspects devrions-nous considérer avant de faire le saut?
Chaque situation est différente. Il est évident qu’un jeune célibataire sans enfants n’aura pas les mêmes considérations qu’une famille. Les questions à se poser seraient globalement :

  • Pourquoi est-ce que je souhaite déménager? Pour le défi? L’argent? La carrière? Le gout du changement?
  • Pour combien de temps suis-je prêt à partir?
  • Quels sont les postes offerts dans ma province/ville d’origine versus l’endroit d’accueil?
  • Ais-je une bonne capacité d’adaptation?
  • Est-ce que mon conjoint/ma conjointe pourra également se trouver un emploi?
  • Est-ce que les enfants pourront poursuivre leur cursus scolaire sans problème?

Combien coute un déménagement interprovincial?
En moyenne, un déménagement à l’intérieur du Canada pour une famille peut couter jusqu’à 50 000 $. On inclut ici les frais d’hébergement, le déménagement des biens, etc. Pour une personne seule déménageant un petit logement, le chiffre tournerait aux alentours de 10 000 à 15 000 $. Ce qui est intéressant, c’est que plusieurs employeurs offrent de payer pour une bonne partie des frais. Un gros coup de pouce!

Quels sont les domaines de carrières qui offrent le plus d’opportunité avec la mobilité?
Il y a un an, j’aurais parlé de l’industrie pétrolière, mais ce n’est plus le cas! Aujourd’hui, on parle surtout des domaines du génie, des services techniques et des services de santé.

Quelle erreur serait le plus à éviter, selon vous?
Parfois les gens sous-estiment la difficulté d’adaptation à une nouvelle culture. C’est particulièrement pertinent dans le cas du Québec où la culture et la langue sont différentes du reste du Canada. Mais c’est surtout dans les déménagement à l’international que le risque est le plus grand : on déménage pour le poste, mais c’est toute la vie qui change aussi. Il faut s’assurer d’être à l’aise avec le transport, la nourriture, les loisirs, etc. Je recommande à tous de faire un premier voyage à titre personnel dans le pays/ville d’accueil, afin de se familiariser avant le grand déménagement.