Magazines, campagnes publicitaires, produits informatiques, spectacles visuels : tout ce qui se décline visuellement a besoin des yeux et du talent d’un directeur artistique. Quelles compétences devrait-on développer pour devenir celui qu’on pourrait qualifier de chef d’orchestre d’une production visuelle ?

Karine Martel occupe un poste de direction artistique à l’agence de publicité J. Walter Thompson Canada. Elle évolue dans ce rôle de « DA » depuis plus de 15 ans. Selon la professionnelle, au-delà d’une créativité essentielle et d’un intérêt pour tout ce qui est visuel, un bon directeur artistique doit aussi — et surtout — être en mesure de se placer dans la peau des autres intervenants d’un projet. « C’est la grande différence entre un artiste et un directeur artistique : le DA a une commande à respecter. Bien sûr, il y ajoutera sa touche personnelle, son style, mais il doit avant tout comprendre les objectifs du client. C’est son boulot ! »

On oublie par conséquent l’image d’un artiste évoluant dans une bulle créative en solitaire. Un directeur artistique doit présenter les concepts auprès des clients, collaborer au sein d’une équipe de production, y superviser notamment ses membres dans l’adaptation de l’idéation développée et assister le gestionnaire de projet, qui a besoin de son flair pour assurer le respect des échéanciers et du budget. En agence de publicité, la conceptualisation se fait en plus en équipe avec un rédacteur, l’association entre un expert des mots et un spécialiste de l’image promettant une conception originale au bénéfice du client.

« En entrevue, on regarde bien entendu le portfolio du candidat, mais on s’arrête surtout sur sa personnalité et sa vision de création afin d’évaluer si la chimie au sein de l’équipe sera intéressante », dit Karine Martel.

Pour réussir dans cette industrie, il est enfin indispensable de savoir bien gérer son stress et d’être capable de créer sous pression !

La formation du directeur artistique

Dans une carrière en direction artistique, un portfolio étoffé a plus de poids qu’une accumulation de diplômes ou de certifications. Après des études en arts appliqués, Karine Martel est allée faire un baccalauréat en communications graphiques à l’Université Laval. Son parcours n’est toutefois pas représentatif, selon la directrice artistique de J. Walter Thompson Canada : « Il n’y a pas qu’une seule route pour cheminer en création. Curieux, touche-à-tout, les directeurs artistiques sont bien souvent des professionnels aux parcours hétéroclites. »

Quant à la formation continue, Karine Martel est d’avis qu’une approche autodidacte est payante dans ce milieu où repousser les limites est un gage de réussite : « Si on souhaite être à l’avant de la vague de création, cela relève de notre responsabilité de se renseigner en regardant des vidéos en ligne sur des techniques dans InDesign ou Photoshop, par exemple, de creuser dans les fonctionnalités des logiciels, de faire des recherches en ligne complémentaires sur les nouvelles technologies et de bien s’entourer de spécialistes de tout domaine. »

Selon son expérience, un directeur artistique rejoindra une boîte comme « junior », avant de progresser comme « intermédiaire » et « senior ». Des postes en infographie ou en intégration graphique ne sont pas forcément des portes d’entrée vers une carrière en direction artistique, dit la professionnelle : « Un bon infographiste ne sera pas nécessairement un bon directeur artistique, et vice-versa. Le DA se concentre sur l’étape en amont où la créativité est importante, alors que l’infographiste travaille dans la finition et les détails. »

 

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