Certains préfèrent la puissance des grosses, d’autres la vivacité des petites. Quand vient le temps de choisir votre entreprise, il faut autant examiner le plan d’épargne salariale que votre propre personnalité.

 

D’un côté, la flexibilité, l’initiative, l’aventure mais aussi la précarité des PME ; de l’autre, les gros moyens, la sécurité mais aussi l’inertie des mammouths du TSX ou du gouvernement. Deux mondes à part et surtout, deux philosophies de vie au travail.

 

Les plus et les moins des petites

La PME est à taille humaine. Toutes les fonctions et les départements sont à la portée de ses employés qui peuvent ainsi vraiment peser dans la marche de l’entreprise. Comme les moyens sont limités, on s’y responsabilise davantage et on apprend à assumer plusieurs tâches parfois très différentes. Il faut aussi faire preuve d’initiative et d’imagination pour arriver à faire plus avec moins. Quand vous n’avez pas de tonnes d’outils à votre disposition… alors vous devez faire avec ce qu’il y a!

 

La petite taille des PME est aussi synonyme de moins de ressources pour la formation et d’un périmètre plus faible pour l’évolution à l’interne. En général, il faut y apprendre par soi-même. Et une fois formés, les employés qui ont élargi leurs horizons s’en vont souvent continuer leur chemin ailleurs…

 

D’autre part, la réactivité des PME, qui « bougeraient plus rapidement » grâce à la légèreté de leur organisation, serait en partie un mythe. Le succès ou l’échec des petites boîtes serait essentiellement dû au talent ou aux lacunes de son dirigeant et de ses cadres. Comme la PME repose sur peu d’épaules, les épaules en question doivent être d’autant plus solides. Y travailler suppose donc d’avoir une confiance d’autant plus grande en ses chefs.

 

L’ampleur des grosses

Travailler dans une grosse entreprise, c’est au contraire accepter que les employés soient les petites pièces d’un grand puzzle. Ce côté « rouage dans la machine » suppose une dilution des responsabilités, mais aussi des risques. Il devient notamment possible de se réorienter et de changer d’emploi sans changer d’entreprise, en conservant les mêmes avantages sociaux et le même environnement de travail. En revanche, on y évolue plus lentement qu’en PME. Il y a beaucoup de marches à monter avant d’atteindre un niveau de direction. Au contraire, on peut occuper un poste sénior après quelques années seulement dans une petite entreprise.

 

Les grosses entreprises, ce sont aussi de gros moyens pour mener des projets d’envergure… à condition toutefois d’avoir la patience de surmonter les lourdeurs bureaucratiques pour pouvoir y avoir accès. Elles seraient aussi synonymes de gros salaires : selon les récents chiffres de 2011 de Statistique Canada, ils seraient plus élevés que dans les PME québécoises (environ 660 $ par semaine pour une entreprise de 0 à 49 employés contre 930 $ pour les 500 employés et plus).

 

Aventure vs sécurité

Mais la clé du bonheur au travail reste l’adéquation entre la personne et son environnement professionnel. Une récente étude conjointe de l’UdeM et de Concordia confirme que s’accrocher à un poste pour des raisons purement matérielles ne fonctionne pas. C’est donc finalement votre personnalité qui doit trancher : les tempéraments « entrepreneurs » et « aventureux » s’épanouiront mieux dans une PME, alors que ceux qui recherchent la sécurité préfèreront la grosse boîte.