Pour décrocher l’emploi de ses rêves, mieux vaut éviter les réponses préfabriquées lors de l’entrevue d’embauche, selon des chercheuses américaines. Voici les réactions de deux experts québécois.

La préparation minutieuse de l’entrevue d’embauche est essentielle, répète-t-on aux candidats à l’emploi. Pourtant, ces derniers ont surtout intérêt à se préparer… à être spontanés, avancent les chercheuses américaines Tanya Menon et Leigh Thompson dans un récent article publié dans Harvard Business Review.

Selon elles, tout dépendant de la façon dont il conduira l’entrevue, le recruteur risque en effet de se forger une opinion du candidat basée sur des impressions éphémères plutôt que sur les réponses. Surtout si elles sont récitées comme une partition apprise par cœur, ajoutent-elles.

Danse contact
Directeur associé chez Matte Groupe conseil, le psychologue et conseiller en ressources humaines agréé Richard Matte partage l’opinion des chercheuses. Mais il ne conseille pas pour autant de négliger la préparation de l’entrevue d’embauche. « Trois enjeux sont incontournables : se connaître soi-même, savoir parler de ses réalisations passées, savoir pourquoi et comment on est prêt à relever le défi. Tout le reste, c’est de l’improvisation. »

Le spécialiste compare la première entrevue d’embauche – celle de la prise de contact – à une valse. « Laissez l’intervieweur mener la danse, sinon vous risquez de lui marcher sur les pieds. Il faut se laisser ausculter. Si vous tentez de prendre le contrôle de l’entrevue pour vous faire valoir, vous risquez de perdre des points. »

En vous présentant au rendez-vous, retenez simplement ces consignes : écoutez attentivement les questions de l’intervieweur et répondez de façon claire et concise. « On ne peut jamais prévoir le déroulement d’une entrevue d’embauche. Ajustez-vous à l’interlocuteur et ne l’ensevelissez pas sous des détails ou des réponses récitées de façon livresque. » Finalement, tolérez les silences qui peuvent survenir au cours de la conversation.

Travailler sur soi
Auteure de deux ouvrages sur la préparation à l’entrevue d’embauche (Éditions Septembre) et fondatrice d’Entrevues Conseils, Patricia St-Pierre croit elle aussi que plusieurs candidats ont le tort d’en faire trop pour impressionner l’intervieweur.

« La majorité des gens consacrent 80% de leurs efforts de préparation à se renseigner sur l’entreprise, et les 20% restants à copier-coller des réponses prises sur Internet qui “fittent” avec eux, en présumant de ce que l’employeur veut entendre à leur sujet. C’est le contraire : il faut mettre 80% de son temps sur nos compétences. »

En vue d’une entrevue d’embauche de 30 à 90 minutes, un minimum de préparation est nécessaire, dit-elle, faisant écho aux propos de Richard Matte. « En fin de compte, le recruteur veut savoir si vous êtes capable de remplir le mandat et si vous en avez les compétences. » À cet égard, la façon idéale de se préparer est de lier les exigences du poste à vos propres compétences et expériences.

Enfin, si un malaise s’installe, ne feignez pas d’ignorer l’éléphant dans la pièce, conseille Patricia St-Pierre. Si vous êtes très nerveux, par exemple, dites-le franchement et clairement.

Elle donne l’exemple d’un entretien d’embauche auquel elle a elle-même été conviée, il y a quelques années : juste avant d’entrer dans la pièce où il avait lieu, elle a constaté une énorme tache à l’arrière de sa jupe. « C’est clair que les intervieweurs allaient la remarquer au moment où je me lèverais pour sortir ! J’ai donc pris les devants en mentionnant que je m’étais salie en stationnant ma voiture. »

Manifestement, sa spontanéité a payé : elle a eu le boulot.

 

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