Épuisement professionnel : que se passe-t-il à la maison?

Lorsque vient le temps de se pencher sur les troubles de santé mentale au travail, particulièrement les burnout, une chose est sûre : il faut non seulement analyser la situation au bureau, mais aussi à la maison. C’est la conclusion d’une récente étude québécoise menée conjointement par des chercheurs de l’Université de Montréal et de l’Université Concordia.
« Il y a une tendance dans ce type d’analyse qui tend à focaliser sur les facteurs inhérents au travail, en ignorant le stress qui provient de la vie personnelle des travailleurs », remarque Steve Harvey, doyen de l’École de gestion John-Molson à Concordia et auteur principal de l’étude. Même si cela peut paraitre évident, l’analyse a permis de réaffirmer l’importance de ne pas dissocier les facteurs personnels des facteurs professionnels quand vient le temps de s’attaquer aux problèmes de santé mentale au travail. Il faut donc en prendre conscience pour trouver les bons outils de gestion.
Évidemment, une bonne partie du stress au bureau est causée par la situation au travail : patrons exigeants, salaire insatisfaisant, collègues désagréables. Or, la réaction à ces facteurs de stress diffère selon la réalité de chaque employé, précise l’auteur Steve Harvey. Ainsi, l’étude met en relief que les individus en couple, avec de jeunes enfants, sont moins sujets aux problèmes de santé mentale. Autres facteurs personnels influençant positivement : un revenu de ménage supérieur à la moyenne, une bonne conciliation travail-famille et un réseau social solide hors du milieu professionnel.
Quant aux facteurs positifs importants au travail, on recense notamment : la reconnaissance professionnelle, l’encouragement par les pairs et la sécurité d’emploi.
L’étude, publiée dans la revue Social Psychiatry and Psychiatric Epidemiology, s’est déroulée sur plusieurs années. En tout, 1 954 employés travaillant dans 63 entreprises, principalement québécoises, ont été interrogés.