par Catherine Martellini

Stimulantes, mais risquées, les entreprises en démarrage? Claudine Delière, conseillère en recrutement et agente de développement à la CDEC de Rosemont-Petite-Patrie, nous donne l’heure juste sur les pour et les contre de travailler pour une startup et la façon de dénicher ce type d’emploi.

Si une personne souhaite travailler pour une entreprise en démarrage, où doit-elle chercher?
Claudine Delière : En général, les entreprises en démarrage publient leurs offres sur les sites d’emploi plus spécialisés, selon le type d’emploi et les exigences précises quant aux candidats recherchés. Le moyen le plus efficace demeure toutefois de participer à des activités de réseautage, comme les 5 à 7, les brunchs thématiques, etc.

Quel type de travailleur cadre le mieux dans une startup?
C. D. : Lorsqu’un travailleur approche une startup, il doit se présenter un peu comme un entrepreneur, c’est-à-dire qu’il doit offrir ses services en déterminant bien la plus-value qu’il pourrait apporter à l’entreprise. Il doit ainsi avoir un réel intérêt pour l’entreprise et bien comprendre ses valeurs et son créneau. Ces entreprises sont convoitées et elles ont besoin d’une personne qui peut les aider à grandir et à aller plus loin. Il s’agit davantage d’une relation donnant-donnant.

Quels sont les avantages de travailler pour une startup?
C. D. : Les startups offrent en général une grande autonomie et laissent beaucoup de place à la créativité, tant du point de vue de l’innovation que des méthodes de travail. Ce sont d’ailleurs ces qualités qu’elles recherchent chez les candidats. Il s’agit d’une belle école d’apprentissage et elles offrent une polyvalence dans le cadre du travail. Les travailleurs qui aiment traiter plusieurs dossiers en même temps, développer, innover et expérimenter sont tout indiqués pour ce type d’entreprise. Ils peuvent contribuer de façon concrète à l’entreprise et constater rapidement les retombées de leur travail. Il y règne également un bon esprit d’équipe.

Et les inconvénients?
Les chances d’avancées peuvent être moins grandes puisque ces entreprises ne possèdent pas autant de paliers hiérarchiques et de postes requérant plus de responsabilités que les grandes sociétés. Si l’entreprise se développe en peu de temps, les employés pourront malgré tout évoluer au sein de l’entreprise plus rapidement que dans une grande entreprise. Par ailleurs, certains types de startup, comme les entreprises en économie sociale, offrent des salaires moins élevés qu’ailleurs. Il faut être prêt à gagner moins au départ. En ce qui concerne les avantages sociaux, ces entreprises misent souvent plus sur la flexibilité que sur les garanties collectives, en raison de leur coût.

Travailler pour une startup est-il un pari risqué?
C. D. : Les entreprises en démarrage ont plus de chances de survivre si elles parviennent à passer le cap des deux premières années de fonctionnement. Le risque est plus souvent lié au produit. Plus le produit et le marché ont été bien évalués, moins l’entreprise risque d’échouer dans son projet.

D’un autre côté, les jeunes travailleurs n’ont pas la même fidélité et changent plus souvent d’emplois. Leur fidélité se mesure plus en fonction de facteurs comme la conciliation vie personnelle-travail, le degré de participation à l’entreprise, la possibilité d’y apporter quelque chose, etc.

La startup peut donc se révéler très stimulante pour eux, de par les nombreux défis qu’elle présente.