par Maxime Bilodeau

Quelles sont les carrières perçues comme étant les plus significatives par les étudiants? Mais, surtout, combien paient-elles?

« Sentez-vous que votre futur emploi rend le monde meilleur? » : c’est la question à laquelle 1,4 million d’étudiants diplômés ont répondu dans le cadre de l’édition 2015-2016 du College Salary Report de l’entreprise Payscale.com. Surprise : les emplois considérés comme les plus « utiles » ne sont pas nécessairement les plus payés. Bien au contraire.

Ainsi, c’est la technique de laboratoire médical – une formation de niveau collégial au Québec – qui trône tout en haut de ce palmarès américain, 97 % des répondants ayant répondu « oui ». Selon le Palmarès des carrières 2015 (Éditions Septembre), les techniciens en laboratoire médical gagnent en moyenne 751 $ par semaine, pour un salaire annuel d’environ 39 000 $. Le second rang est occupé par la fonction de ministère pastoral (91 % de réponses positives).

L’ingénierie pétrolière, la formation qui mène à la plus grosse rémunération du College Salary Report, figure quant à elle au 34e rang. À 71 %, cette dernière est à égalité entre autres avec l’enseignement en musique et les sciences de l’activité physique. En 2011, au Canada, un ingénieur en gaz et pétrole qui travaille dans le secteur privé gagne environ 1 400 $ par semaine, ou approximativement 73 000 $ par année.

Qu’en est-il de l’emploi le moins significatif aux yeux des étudiants ? Le déshonneur revient aux concepteurs en communications. Seuls 21 % des étudiants diplômés de ce programme affirment que leur emploi rendra le monde meilleur. Selon le site internet Tout pour réussir, un professionnel des communications gagne environ 1 100 $ par semaine, c’est-à-dire plus ou moins 57 000 $ par année. Règle générale, les formations dites « créatives » (création littéraire, illustration, etc.) ne figurent pas très haut dans ce classement.

Bémols
Richard Buteau, directeur du service de placement de l’Université Laval, est catégorique : dresser un tel palmarès comporte inévitablement une part de subjectivité. « Le sens que l’on donne à son emploi est infiniment personnel », affirme-t-il. Qui plus est, poursuit-t-il, ce n’est là qu’un paramètre parmi tant d’autres à prendre en considération dans l’évaluation d’une profession. Outre le salaire, les conditions de travail, les avantages sociaux et les possibilités de carrière entrent aussi en ligne de compte.

D’ailleurs, il ne semble pas y avoir de corrélation entre l’utilité perçue d’une carrière et les formations vers lesquelles se tournent majoritairement les étudiants. À l’Université Laval, par exemple, les inscriptions sont plus nombreuses dans les facultés de génie et de sciences de l’administration. Or, ce sont majoritairement les formations dans les domaines de la santé qui mobilisent les premières places du palmarès de Payscale.com.

« De toute façon, c’est difficile de juger de la significativité d’une formation », tranche Richard Buteau. Selon lui, les étudiants ne choisissent pas une carrière, mais les compagnies pour lesquelles ils travailleront, en fonction du critère de la valeur.

À consulter
Le rapport de Payscale