Faire d’une passion son emploi, une bonne idée?

Transformer sa passion en emploi fait rêver. Mais avant de se lancer, il est essentiel de se poser les bonnes questions pour déterminer si le rêve peut devenir réalité.
par Fanny Bourel
Difficile de rentrer au bureau le lundi quand on a passé tout le week-end à exercer sa passion du dessin ou du jardinage. On se dit alors qu’on pourrait devenir illustrateur ou paysagiste. Un choix tentant qui demande de prendre le temps de s’interroger sur ses vraies motivations.
Passion ou loisir?
Vivre une passion en tant que loisir est très différent que de l’exercer de manière professionnelle. Il est donc important de se demander si sa passion en est vraiment une, si on aime cette activité au point de s’y adonner pendant la plus grande partie de ses journées. Une passionnée de pâtisserie adorera-t-elle autant cuisiner des petits gâteaux lorsqu’il s’agira d’en préparer 400 pour deux mariages ayant lieu le même jour?
Le plaisir tiré de la pratique d’une passion peut également venir du fait qu’elle est synonyme de liberté. Elle représente alors un moment de détente hors des exigences du travail. Mais il faut être conscient qu’exercer sa passion de manière professionnelle implique son lot de contraintes : désirs particuliers de certains clients, stress lié au respect des échéances ou à la surcharge de travail…
La réalité du terrain
Faire de sa passion son métier est très épanouissant si on en aime tous les aspects. Il est donc important de bien connaître la réalité du métier. L’intérêt croissant pour la cuisine au Québec ces dernières années s’est traduit par un boum d’apprentis cuisiniers dans les écoles de cuisine québécoise. Mais, le métier de cuisinier est ardu, car la pression est forte, le milieu est très hiérarchisé et les horaires sont décalés.
Pour certains postes, la passion pour une activité n’est qu’un critère parmi d’autres. Un enseignant en histoire doit être avant tout un bon pédagogue. Devenir accompagnateur de trek lorsqu’on est passionné de montagne implique aussi de faire preuve de solides qualités en matière d’organisation. Et puis, transformer sa passion en emploi peut demander des sacrifices. Il faut être prêt à retourner à l’école pour obtenir les diplômes nécessaires ou encore accepter de voir ses revenus baisser.
Essayer
Pour mieux découvrir la réalité du métier, il est recommandé de s’informer au maximum, notamment en discutant avec des professionnels, et de tester le terrain. Le féru de cuisine peut, par exemple, mettre sa passion à l’épreuve en coupant des légumes pendant trois heures dans une soupe populaire. Lancer une activité en parallèle de son travail permet aussi de voir si vivre de sa passion serait viable. Il est facile de mettre en vente sur internet les bijoux que l’on a créés ou les meubles qu’on prend tant de plaisir à restaurer. Quant au passionné de sport, il peut proposer ses services d’entraîneur privé le soir ou les week-ends.
Si, après réflexion, transformer sa passion en emploi se révèle ne pas être une bonne idée, il est toujours possible de mieux concilier passion et vie professionnelle. L’amateur d’œnologie peut ainsi chercher un emploi dans le domaine du vin où son intérêt pour les grands crus deviendra même un atout pour décrocher un poste… ou décider de travailler moins afin de consacrer plus de temps à visiter des vignobles.