par Takwa Souissi

De plus en plus de femmes siègent au sein des conseils d’administration (C.A.) des grandes entreprises canadiennes. Près de 16 % de femmes y sont désormais représentées, contre 14,5 % en 2011. C’est le constat que présente Catalyst Canada, organisme oeuvrant pour l’avancement des femmes, qui a analysé la composition des C.A. des 500 plus grandes entreprises au pays.

« C’est la première fois qu’on voit un changement dans les chiffres aussi significatifs », souligne Alex Johnston, directrice exécutive de Catalyst Canada. Bien que cette augmentation reste timide, elle témoigne des efforts déployés par ces entreprises et du changement qui s’opère dans les philosophies entrepreneuriales, selon Mme Johnston,

Parmi les grandes provinces, le Québec détient la palme de la plus haute proportion de femmes membres de C.A. Il faut dire que la loi sur la gouvernance des sociétés d’État, qui exige la parité homme/femme dans les conseils d’administration des sociétés d’État depuis décembre 2011, a surement joué un grand rôle dans cet avancement. « L’ancienne ministre libérale Monique Jérôme-Forget a travaillé très fort dans ce dossier, et la loi a certainement porté ses fruits », avance Alex Johnston.

Malgré ces bonnes nouvelles, il reste encore bien du chemin à faire pour la parité. Plus du tiers des grandes sociétés, dont plusieurs au Québec, ne comptent aucune femme dans leur C.A. Le secteur qui accuse le pire retard demeure celui des mines, du gaz et du pétrole, avec un taux de représentation féminine d’à peine 7 %. À l’opposé, le secteur des services est celui qui inclut le plus de femmes sur les C.A. avec un taux de 23 %.

Catalyst Canada souhaite voir la représentativité globale des femmes augmenter à au moins 25 % d’ici 2017 dans l’ensemble des organisations canadiennes.

Plus de femmes, plus de profits

Le rapport de Catalyst Canada a aussi permis de mettre en lumière un lien non équivoque entre la présence des femmes sur les conseils d’administration et la hausse des bénéfices de l’entreprise. « Nous remarquons que plus il y a de femmes sur les conseils d’administration, meilleure est la performance économique globale », se réjouit Alex Johnston. « Notre analyse ne donne pas d’explication précise, mais il est évident que le partage des différentes perspectives et expériences entre hommes et femmes constitue un avantage dans la prise de décisions efficaces », conclut la directrice générale de Catalyst Canada.

Par ailleurs, l’étude note que dans les cinq années suivant l’arrivée d’une femme sur le C.A. d’une entreprise, le nombre de femmes augmente également dans les autres paliers de la société, notamment au sein du conseil d’administration.