Nous étions bien dans les années 1980, bien avant que les Twitter,
Facebook, Blackberry et iPhone encombrent ce monde. Oui, j’ai bien
utilisé le verbe « encombrer ». Parce que, malgré tous les avantages que
nous procurent ces petites machines, ces outils de communication, dont
nous ne pouvons plus nous passer, il faut dire qu’ils sont parfois
omniprésents dans nos vies.

C’est d’ailleurs pour cela que je refuse d’acheter un téléphone me
permettant de lire mes courriels en temps réel. Que le chef
d’entreprise, le journaliste, le ministre ou le directeur des
communications de telle ou telle compagnie ait besoin d’être informé en
temps réel, je le comprends. Dans mon cas, voir les photos envoyées par
mon papa en Belgique, lire les dernières blagues même pas drôles
envoyées par un ami parisien ou lire la confirmation d’un rendez-vous à
Montréal, cela peut attendre que je sois devant mon ordinateur quelques
heures plus tard. Non?

Avez-vous déjà constaté la première action d’un passager d’avion
après l’atterrissage? Il y a quelques années, il applaudissait, puis
marchait sur mes pieds pour prendre son bagage à main. Maintenant, avant
d’écraser mes pieds et de me pousser, ledit passager allume son
téléphone et hurle à qui veut bien l’entendre : « On vient d’atterrir,
ce ne sera pas long ». Sait-il que les messages texte fonctionnent à
merveille, sans déranger tout le monde ? Mais il y a aussi le passager
qui appelle pour demander si le destinataire a bien reçu le texte.
Grrrrrrrrrr! Le téléphone est partout, dans le train, l’avion, le bus,
la file d’attente de la caisse d’épicerie, à la SAAQ, partout, vous
dis-je… Et je ne parle pas de la table de chevet, de la toilette, du
restaurant…

Et puis, quoi de plus agaçant que « l’ami » Facebook à qui vous
demandez des nouvelles ou des photos de son bébé (qui a bien grandi
depuis ma première demande) et qui vous rétorque : « Va voir sur
Facebook, j’y ai mis des photos ». NON, je n’irai pas voir les photos de
ton fils sur une page truffée de choses inintéressantes, entre liens
inutiles, films ridicules, phrases ou état d’âme que je ne comprends
pas…

A l’opposé, j’ai reçu dernièrement une carte postale d’un ami de
longue date qui était en vacances en Tunisie. La carte est arrivée trois
semaines plus tard, salie, entre deux factures d’Hydro et de Bell, et
pourtant, j’étais heureux de la recevoir, plus que n’importe quel
courriel ou message Facebook. Parfois, c’est bon d’être vieux jeu.