Transformer son amour des microcochons en métier, c’est ce qu’a réussi à accomplir Valérie Larose St-Louis grâce à d’autres passionnés, comme elle, de ces animaux domestiques aussi sympathiques qu’intelligents. Rencontre avec l’éleveuse de Shefford.

Comment êtes-vous devenue éleveuse de microcochons?
Au départ, j’avais une écurie et je m’occupais de chevaux en pension. Un jour, en écoutant la télévision, je suis tombée sur Marie-Claude Bouchard, qui parlait de son élevage de microcochons dans le Saguenay. J’ai fait des recherches et j’ai rencontré Nathalie Duchesne, elle aussi éleveuse à Saint-Hippolyte. Le soir même, je suis revenue à la maison avec deux microcochons. C’était en 2011.

Ensuite, j’ai décidé d’ouvrir un refuge pour les cochons vietnamiens abandonnés. Parce que certains microcochons vendus sont en réalité des cochons vietnamiens bébés, et des gens s’en départissent une fois que le cochon est devenu adulte et énorme. Pour financer le refuge, j’étais barmaid à temps plein au départ, puis je suis devenue éleveuse de microcochons en 2012. Et c’est mon activité principale depuis un an!

Comment avez-vous appris votre métier?
J’ai effectué beaucoup de recherche sur Internet, j’ai parlé à de nombreux vétérinaires, et Nathalie Duchesne, qui était dans le domaine depuis 15 ans, m’a transmis ses connaissances.

La journée d’une éleveuse de microcochons, à quoi ça ressemble?
Je commence à m’occuper des animaux à 6 heures du matin, puis j’enchaîne avec les soins, comme le parage de sabots ou les visites chez le vétérinaire. Je me rends aussi chez des propriétaires de microcochons pour parer les sabots de leurs animaux.

Je consacre également une heure à chaque personne intéressée à achLoeter un microcochon, car je veux vérifier qu’elle aura le temps de s’en occuper adéquatement et qu’elle possède un terrain assez grand, question de m’assurer que le microcochon se sentira bien dans sa nouvelle famille.

Je passe aussi beaucoup de temps à répondre à tous les courriels qu’on m’envoie. J’en reçois jusqu’à 60 par jour, alors je finis souvent mes journées de travail vers 23 h. Beaucoup de gens intéressés à acquérir un microcochon m’écrivent, mais aussi beaucoup des propriétaires de microcochons, qui ont des questions au sujet de leur animal.

Et puis, il y a les accouchements qui peuvent durer jusqu’à 12 heures. Cette semaine, j’ai passé la nuit debout pour la mise bas d’une de mes femelles…

Selon vous, quelle est la plus grande difficulté de votre métier?
Le service à la clientèle! Je ne m’attendais pas à recevoir autant de courriels et d’appels! Et il faut être passionné de la chose, car on travaille sept jours par semaine.

Et votre plus grande satisfaction?
Passer du temps avec mes cochons ainsi que voir mes clients contents et les cochons heureux dans une famille. Ce sont des animaux beaux, très intelligents et qui apprennent vite!

Vivez-vous bien de votre élevage?
C’est difficile de vivre de l’élevage. Non seulement les dépenses sont élevées, mais les revenus sont limités: je dois éviter que mes microcochons se reproduisent trop, car je ne veux pas que les bêtes soient placées dans n’importe quelle famille. Heureusement que mon conjoint a une compagnie de construction et d’excavation et que je possède aussi une érablière, car je ne pourrais pas vivre de ce seul revenu.

Avez-vous d’autres projets professionnels?
Oui, suivre une formation en reproduction porcine d’ici un an pour développer mes connaissances en accouplement et en mises bas. J’aimerais aussi prendre de l’expansion en lançant un service de toilettage de microcochons!