Une nouvelle étude révèle que plus des deux tiers des hommes et des femmes ne veulent plus choisir entre succès professionnel et familial. On veut tout avoir, et c’est le juste équilibre entre les deux qui influe le plus les choix de carrière.

 

L’argent ne fait pas le bonheur… En tout cas, plus l’argent seulement. Selon l’étude Définir le succès de la firme Accenture, l’harmonie entre travail et vie privée est le premier critère de réussite professionnelle pour 56 % des répondants, et ce, à l’échelle mondiale. La rémunération arrive en seconde position, citée par 46 % des personnes interrogées, suivie de près par la reconnaissance et l’autonomie (42 %).

 

L’équilibre entre l’épanouissement personnel et la réussite professionnelle est si important que plus de la moitié des répondants (52 %) ont déjà refusé un poste pour éviter de devoir le remettre en cause. Ainsi, 70 % des hommes et des femmes pensent qu’il est possible de tout avoir, c’est-à-dire la réussite professionnelle aussi bien que la réussite personnelle. En revanche, la moitié des personnes interrogées croit également qu’il n’est pas possible de tout avoir en même temps.

 

Selon Accenture, la mesure du succès est remise en question tout au long de la carrière d’un individu en fonction des priorités du moment. Mais la tendance générale est à la recherche de cet équilibre.

 

Pas vraiment nouveau…

 

Ce phénomène n’est pas une grande nouveauté, mais plutôt une tendance qui se confirme. En 2012, un rapport de l’économiste Joseph Stiglitz a inspiré l’OCDE dans la création d’un indicateur destiné à mesurer le bien-être en fonction de 11 critères : logement, revenu, emploi, communauté, éducation, environnement, gouvernance, santé, satisfaction, sécurité et l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale.

 

L’enquête de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) sur le bien-être des Français qui en a découlé révélait déjà le fait que les questions de stress sont aussi importantes que les préoccupations financières. De son côté, Thomas Wright, un chercheur américain, affirme que 25 % de la performance d’un individu est liée à son niveau de bonheur plutôt qu’à son niveau de rémunération.

 

… mais capital pour les entreprises.

 

Un bon salaire n’est donc plus l’essentiel de la fidélité et de l’engagement d’un employé envers son entreprise, même si le montant du chèque de paie reste un point clef. Selon l’étude d’Accenture, les deux principaux motifs de départ d’un employé sont le décalage entre les responsabilités assumées au quotidien et celles correspondant au poste occupé, et le niveau de salaire, à égalité à 38 %.

 

« Le fait que l’harmonie entre travail et vie privée reste une priorité pour les salariés est d’une importance capitale pour les employeurs, explique Geneviève Bertrand, répondante des initiatives des femmes de Montréal, chez Accenture. Les entreprises qui sauront accompagner leurs collaborateurs dans cette voie renforceront la motivation au sein des équipes, tout en se donnant les moyens d’attirer et de fidéliser les meilleurs talents. »

 

Une tendance qui semble être entendue par les entreprises, puisque 53 % des femmes et 50 % des hommes interrogés affirment être satisfaits de leur emploi et ne pas rechercher de nouvelles opportunités, contre 43 % et 41 %, respectivement, lors de l’édition 2012.