Le CV de vos échecs

Un curriculum vitae de ses échecs? Pour un chercheur d’emploi, le principe peut paraître absurde. Pourtant, l’aspect autocritique qu’il propose en fait un outil important pour la progression professionnelle.
L’artiste Julien Prévieux s’est rendu célèbre grâce à ses « lettres de non-motivation » en réponse à des offres d’emploi qu’il jugeait abusives. Malgré tout, le principe n’a jamais favorisé son embauche. A contrario, le CV d’échecs bénéficie d’une résonance positive.
Le blogueur et entrepreneur Guilhem Bertholet estime que les échecs devraient être assumés et intégrés dans le CV. Il est tellement convaincu par le principe qu’il envisageait de faire de la discrimination positive à l’embauche pour une éventuelle nouvelle entreprise de son cru, en favorisant les personnes indiquant leurs échecs sur leur CV et en les expliquant.
C’est pourtant rarement le cas dans les faits. Le site du Gouvernement du Canada le montre à son insu. Dans sa rubrique d’aide à la rédaction de CV, il en propose trois types. Le premier pour « mettre en valeur » les compétences, le second pour « mettre en valeur » l’expérience, le troisième pour « mettre en valeur » les deux à la fois. Nulle question d’échec ici!
Bilan personnel
En pratique, le CV d’échecs est avant tout un outil personnel. Il ne doit pas forcément être fourni à l’employeur. La concurrence est rude et le conseil du gouvernement plein de bon sens : il faut vous mettre en valeur!
Le CV d’échecs, selon l’approche exposée sur le blogue Brazen Careerist, est une manière idéale et autonome de faire une évaluation personnelle plus complète que le classique bilan de compétences. Son objectif est limpide : apprendre de ses échecs passés pour en éviter de futurs.
Il ne faut pas confondre « échec » et « erreur ». L’échec est un manque de succès, l’erreur une mauvaise décision. Une répétition de la seconde menant très vite au premier, il est important de les distinguer pour comprendre les liens de cause à effet.
Autocritique
Établir une simple liste de ses échecs ne sert à rien. Il faut y associer une réflexion approfondie pour en comprendre les raisons et le niveau de responsabilités qui vous incombe. Brazen Careerist recommande d’appliquer la méthode des cinq « pourquoi ».
« Pourquoi ce projet a-t-il échoué? » En creusant plus loin avec quatre « pourquoi » supplémentaires, vous devez pouvoir remonter à la source du problème. C’est là que se situent les raisons probables de cet échec, sur lesquelles vous pouvez alors travailler en toute connaissance de cause. À condition de ne pas récidiver!
Le CV d’échecs est donc un levier pour apprendre de vos erreurs et trouver de la valeur dans chacune de vos expériences. C’est aussi une bonne préparation à de futurs entretiens d’embauche au cours desquels on risque de vous poser des questions délicates sur les périodes creuses de votre CV. L’analyse de vos échecs vous donne des éléments de réponses pertinents à apporter. Une façon supplémentaire de vous mettre en valeur.
http://www.jeunesse.gc.ca/fra/sujets/emplois/cv.shtml
http://www.guilhembertholet.com/blog/2010/01/15/vive-lechec/
http://www.previeux.net/pdf/non_motivation.pdf