À l’heure de l’instantanéité des réseaux sociaux et du contenu interactif, le CV long et détaillé semble dépassé. Sans s’improviser artiste visuel, il y a moyen de rendre sa candidature attrayante pour n’importe quel employeur, avec quelques efforts.

En moyenne, un recruteur passe six secondes à analyser un CV avant de décider si le candidat correspond ou non à son poste. Ce court laps de temps, mesuré par une étude de l’entreprise américaine The Ladders, met en évidence l’importance de bien organiser visuellement sa candidature, mais aussi de ne pas distraire inutilement le recruteur.

Une hiérarchie visuelle claire
« Le tracé de l’œil est erratique lorsque le CV est mal organisé. Les recruteurs subissent une surcharge cognitive, ce qui leur demande plus d’efforts pour prendre une décision », selon cette étude. Les photos et autres éléments visuels distraient les recruteurs de l’information plus pertinente, comme l’expérience et les compétences.

Les recruteurs passent 80 % de leur temps sur les éléments suivants: nom, entreprise et poste actuels, postes précédents avec les dates de début et de fin d’emploi, et éducation. Une description détaillée de chaque poste et son objectif de carrière sont donc superflus.

Utiliser les bons mots-clés
Une fois ces éléments repérés, le recruteur ne fait qu’analyser visuellement le CV pour repérer les mots-clés importants. Il s’agit du même principe de référencement que pour un site web, fait valoir Guy Samson, directeur de ConseilPro, une entreprise spécialisée en rédaction de curriculum vitae. Cela est d’autant plus important que pour les grandes compagnies, le CV sera d’abord analysé par un logiciel comme Taleo, qui priorise les candidatures reçues en fonction du référencement.

Le plus efficace est de se fier à la description du poste et d’inclure les atouts demandés. « Il faut avoir une base solide que l’on adapte au poste ciblé et ne pas avoir peur d’ajouter ou d’enlever un élément. Par exemple, pour un poste lié au développement d’affaires, si on demande de connaître telle clause de l’Accord de libre-échange nord-américain, il n’y a qu’à la lire sur le web et à l’ajouter au CV avant de l’envoyer », illustre Guy Samson.

Ajouter ses réseaux sociaux selon leur utilité
Selon l’étude de The Ladders, un profil LinkedIn est plus difficile à lire qu’un CV. Il donne moins d’informations, en plus de ne pas être modifiable directement pour le recruteur. Il n’est donc pas pertinent de l’ajouter si cela ne donne pas un avantage à sa candidature. Un site web peut toutefois être utile pour présenter son portfolio ou du contenu interactif.

Être juste assez créatif
Le contenu est beaucoup plus important que le contenant pour la majorité des emplois postulés, à moins d’être graphiste. « Il ne faut pas mettre trop de couleurs, ce n’est pas bien vu, ni allonger le document juste à cause du visuel », dit Guy Samson. Il peut toutefois être intéressant de regrouper ses réalisations de ventes en un petit tableau au lieu d’une suite de chiffres, mais il ne doit pas être une distraction, bien au contraire!

Étude de The Ladders

http://templatelab.com/eye-tracking-study/