La baisse du prix à la pompe a fait bien des heureux, au Québec comme ailleurs. Mais si les automobilistes se réjouissent des dollars économisés, des travailleurs de l’industrie pétrolière commencent à craindre pour leur avenir. Survol d’une industrie en crise.

Selon un sondage mené par le cabinet de ressources humaines Mercer près d’une compagnie pétrolière ou gazière sur cinq pourrait devoir supprimer des emplois prochainement. Au total, c’est 154 sociétés au Canada, aux États-Unis et au Mexique qui ont été sondées.

Une partie de ceux qui ne prévoient pas abolir des postes mentionnent devoir geler ou baisser des salaires. Le quart des entreprises préfèrent observer la suite des choses afin de prendre quelque décision. Il est tout de même étonnant de voir à quel point l’industrie réagit rapidement-et fortement-à la baisse du prix de pétrole.

En tout, le pays pourrait perdre aux alentours de 13 milliards à cause de la chute de l’ «or noir».

Retour au bercail?

Une récente étude de la CIBC confirme (sans surprise) que la pression se fera principalement sentir en Alberta, en Saskatchewan et à Terre-Neuve et Labrador, où le secteur de l’énergie représente entre 25 % et 30 % du PIB. La pétrolière Shell a déjà annoncé l’abolition de 5 à 10% des 3 000 emplois d’un important projet de sables bitumineux en Alberta.

Certains analystes prédisent donc que les Québécois partis tenter leur chance dans l’Ouest pourraient être tentés de rentrer chez eux. Une étude d’institut Fraser a récemment démontré que de plus en plus de jeunes de l’Est du Canada – et surtout du Québec – ont choisi de déménager dans unes des provinces de l’Ouest dans l’espoir de meilleures conditions de travail au cours de la dernière décennie. Ainsi, entre 2003 et 2012, l’Alberta accueilli pas moins de 60 855 nouveaux travailleurs âgés entre 25 et 34 ans,

La baisse des prix du pétrole serait-elle est donc une bonne nouvelle pour les entreprises du Québec, qui pourraient ainsi récupérer une partie de la main-d’œuvre partie profiter de la frénésie pétrolière? La question est d’autant plus pertinente que les économistes de la CIBC notent par ailleurs que la faible valeur du dollar et la force de l’économie américaine pourraient bien avoir un impact positif sur les provinces dont l’économie est plus centrée sur la production manufacturière. C’est entre autres le cas du Québec et de l’Ontario, qui pourraient donc profiter de cette mini-récession pétrolière.