Le Robinson Crusoé du télétravail

Gauthier Toulemonde a vécu cet automne en autarcie sur une île inhabitée indonésienne, au large de Sumatra.
Ce Français de 54 ans, PDG de Timbropresse et rédacteur en chef des mensuels Timbres magazine et de L’Activité immobilière, a continué à mener ses activités professionnelles malgré l’isolement et la rusticité de ses conditions de vie.
Depuis son paradis solitaire, il répond ainsi à ses courriels, tient des réunions avec ses employés, écrit des articles et envoie des nouvelles à ses proches. Loin de rejeter la civilisation, il l’a amenée avec lui sur l’île.
Arrivé le 11 octobre pour passer 40 jours en solitaire, le Robinson Crusoé du télétravail a accepté de répondre à nos questions… à distance !
Quel est le but de votre projet ?
Gauthier Toulemonde : Le but est de démontrer qu’avec les énergies renouvelables et les nouvelles technologies, il est possible de vivre et travailler autrement. A-t-on besoin de se rendre au bureau tous les jours ? Je pense notamment aux femmes qui peuvent en partie être à domicile et accomplir leurs obligations professionnelles.
Êtes-vous réellement capable de travailler ?
G.T. : Oui, mais il faut de la volonté pour travailler en pleine nature, durant la saison des pluies et avec un décalage horaire par rapport à la France qui m’oblige à travailler souvent la nuit.
Quel équipement avez-vous avec vous ?
G.T. : Quatre panneaux solaires, un ordinateur et un téléphone me permettent de vivre en autarcie.
Comment vont le moral et la santé ? Souffrez-vous de solitude ?
G.T. : Le moral est bon tout comme la santé. Ce sont surtout les deux premières semaines qui ont été difficiles, car il fallait prendre ses marques, maîtriser la technique, installer le camp. En plus du travail habituel déjà chargé s’ajoute la logistique du camp… et il faut chercher à manger autre chose que du riz ! Avec Internet et le travail à distance, on ne ressent pas trop la solitude. Tout simplement l’éloignement.
Vous sentez-vous aussi engagé dans votre travail que si vous étiez au bureau tous les jours ?
G.T. : Encore plus.
Quel est l’intérêt d’aller sur une île déserte si c’est pour travailler ?
G.T. : Il fallait un geste spectaculaire pour promouvoir le travail à distance. À 10 000 km de Paris, c’est indéniable ! Par ailleurs, vivre sur une île déserte est un rêve d’enfance, c’est donc bien de le réaliser à 54 ans.
En plus des équipements technologiques grâce auxquels il communique avec le reste du monde, Gauthier Toutlemonde a apporté des animaux avec lui. Dans son journal de bord, disponible en ligne, il dit se désennuyer en parlant à son chien qu’il promène autour de l’île tous les matins. Des chats défendent aussi son campement des rats et des serpents.
Ce Robinson Crusoé des temps modernes écrit devant l’océan, le seul endroit sur l’île où il est possible de se connecter à Internet, la végétation étant trop dense partout ailleurs.
Dur, la vie.
Références : http://www.lemonde.fr/emploi/article/2013/11/09/journal-de-bord-de-gauthier-toulemonde-la-nature-qui-commande-peut-se-montrer-cruelle_3511071_1698637.html
http://citizenpost.fr/40-jours-sur-une-ile-deserte-uniquement-avec-internet/