Les 5 mythes de l’entrevue d’embauche

Une étude de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés dépoussière cinq croyances liées à l’entrevue d’embauche. Entretien avec François Audy, conseiller en ressources humaines agréé (CRHA) et cofondateur de Carpe Diem, une firme de consultants en ressources humaines de Québec.
1. Il est tabou de parler de salaire en entrevue.
Le salaire est un sujet délicat en entrevue. Et selon François Audy, il est bel et bien risqué de l’aborder trop directement, car cela peut avoir comme effet de s’éjecter du processus de sélection. Qui plus est, poursuit-il, l’objectif ultime d’une entrevue est d’obtenir un poste dans un milieu qui cadre avec ses valeurs. « Si on est là pour un salaire, il y aura toujours quelqu’un qui va pouvoir nous offrir plus », affirme-t-il. Si l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés conseille de traiter cette question à la toute fin de l’entrevue, le CRHA recommande carrément « d’éviter d’y répondre, dans la mesure du possible ».
2. À la suite de l’envoi d’un CV, une réponse des recruteurs est attendue.
Dans un monde idéal, ce serait le cas. Dans la réalité toutefois, le nombre de CV reçus pour chaque ouverture de poste est bien trop élevé. « Nous ne pouvons répondre qu’à ceux qui correspondent au profil recherché, après avoir effectué un premier tri », détaille François Audy. D’ailleurs, fait-il valoir, c’est pourquoi il est de plus en plus mentionné que « seuls les candidats retenus seront contactés » au bas des affichages de poste.
3. Le recrutement se déroule uniquement par les réseaux sociaux.
LinkedIn, Facebook, Twitter : les médias sociaux font maintenant partie intégrante de notre quotidien. Aussi formidables soient-ils pour approcher des candidats et confirmer des informations, ils ne sont toutefois pas essentiels dans le processus de recrutement. Chez Carpe Diem, moins de 10 % des postes seraient bon an, mal an comblés par leur entremise. « Nous faisons encore dans les rapports humains », commente le cofondateur de la firme.
4. Le gestionnaire est le mieux placé pour choisir le bon candidat.
En confiant le processus de sélection à un seul individu, il y a de forts risques que ce dernier passe à côté de grosses lacunes de savoir-faire, pire, de savoir-être, chez certains candidats. Et ce, même si le recruteur est le gestionnaire de l’entreprise ! « À mes yeux, le recrutement est un travail d’équipe, tranche François Audy. Pour assurer un bon fit pour un poste, il faut investir un maximum d’individus. »
5. Le recrutement, c’est une affaire de junior en ressources humaines.
Bien au contraire : confier cette tâche à un sénior qui, par exemple, a un vécu en entreprise, garantit de meilleurs fits. Les débutants manquent parfois des indicateurs importants en entrevue, constate François Audy. Les erreurs ainsi occasionnées entraînent d’importants coûts monétaires et organisationnels. »
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