De nos jours, il est fréquent que les gestionnaires soient appelés à intégrer un nouveau poste. En fait, chaque année, environ 25 % d’entre eux vivraient une telle réalité. Et, non seulement un changement de poste implique-t-il un important investissement de temps de la part des nouveaux arrivants mais de plus, ces derniers doivent souvent s’intégrer rapidement et ne se voient offrir que peu de soutien et de ressources pour ce faire. À ce sujet, des études indiquent qu’il faudrait jusqu’à six mois avant qu’un gestionnaire ne devienne un contributeur solide pour son organisation. De plus, près de 40 % des gestionnaires échoueraient dans leur nouveau rôle au cours de leurs 18 premiers mois dans une entreprise. Ces statistiques sont plutôt inquiétantes, d’autant
plus qu’il semble que l’intégration d’un nouveau gestionnaire pourrait influencer la performance d’en moyenne 12 autres employés.

Considérant les impacts dommageables et coûteux que peut avoir un mauvais processus d’intégration, il n’est pas surprenant que de plus en plus de chercheurs et de praticiens cherchent à optimiser cette période de transition. Michael Watkins, un auteur reconnu en matière de leadership, fait partie de ceux-ci. Dans son livre, The first 90 days, il s’adresse aux gestionnaires qui s’apprêtent à vivre une transition ainsi qu’aux personnes qui doivent les accompagner durant cette période, et il leur propose une marche à suivre afin de faciliter et d’accélérer l’intégration. En plus d’énoncer des principes généraux, il dispense des conseils plus précis à la fin de chaque chapitre afin de permettre au nouvel employé de gravir la courbe d’apprentissage en moins de six
mois. Les conseils de l’auteur tournent autour des grands points suivants :

1.    Avant l’entrée en poste : se préparer 

Selon Watkins, il est essentiel que le gestionnaire effectue une coupure nette entre son ancien et son nouveau poste et qu’il entre
rapidement dans l’état d’esprit que nécessitent ses nouvelles fonctions. L’auteur suggère au gestionnaire de faire le point, afin d’évaluer d’une part, les forces qui pourraient lui être utiles dans son nouveau poste et d’autre part, de cerner les zones de vulnérabilité qui pourraient lui nuire. Watkins souligne également qu’il est important que les gestionnaires ne croient pas que ce qui leur a permis d’obtenir du succès dans le passé aura nécessairement le même effet dans leur nouveau rôle; ils devraient plutôt chercher à s’adapter à leur nouvelle situation et à déterminer les comportements qui y sont le mieux adaptés.

2.    Bien diagnostiquer la situation de l’organisation

Watkins indique qu’il est essentiel que le nouveau gestionnaire comprenne bien dans quelle situation se situe l’organisation ainsi que les défis et les opportunités qui peuvent se présenter. À titre d’exemple, les actions à entreprendre dans une situation de
restructuration sont complètement différentes de celles qui doivent être accomplies dans un contexte où l’organisation doit simplement maintenir son niveau de performance.

3.    Négocier une relation productive avec son patron

La relation avec le patron apparaît également essentielle au succès de l’intégration du nouveau gestionnaire. En effet, il serait important que ce dernier clarifie les attentes de son supérieur, priorise les tâches les plus importantes et négocie des délais pour les tâches moins essentielles. Par la suite, le gestionnaire sera en mesure de diriger son attention au bon endroit et d’obtenir ses premières réussites, ce qui lui permettra d’établir sa crédibilité.

4.    Consolider son équipe

Dans le cas où le gestionnaire doit se charger d’une équipe, Watkins indique qu’il devrait en évaluer tous les membres et effectuer des changements si cela s’avère nécessaire, afin d’être en mesure de réaliser adéquatement le travail qui lui incombe. À cette étape, il est également primordial que le nouveau patron développe des liens privilégiés avec les personnes clés qui risquent d’avoir une influence sur son travail.

5.    Devenir un contributeur solide

Watkins suggère aussi au gestionnaire de se constituer un réseau de soutien auquel il pourra recourir au besoin, afin d’être conseillé; le fait de se sentir entouré devrait l’aider à conserver son équilibre. Une fois bien intégré, le gestionnaire pourra alors lui-même contribuer à faciliter l’intégration de ses nouveaux employés.

Bien que The first 90 days s’adresse principalement aux gestionnaires, les propos de Michael Watkins peuvent sans doute revêtir
un intérêt pour de nombreuses personnes, puisque dans une organisation, l’intégration d’un nouvel employé concerne de près ou de loin tous les niveaux de postes. Ainsi, ceux qui cherchent à faciliter l’intégration de leurs nouveaux employés non cadres trouveront eux aussi dans cet ouvrage des notions qu’ils pourront appliquer à leur contexte.

Nous vous conseillons donc ce classique de Watkins qui met des mots sur des notions souvent plutôt intuitives en matière d’intégration, les rassemble et les organise. Il peut donc constituer le point de départ d’un plan d’action et un atout pour quiconque doit entreprendre ou superviser un processus d’intégration.

Bonne lecture!

 

 

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