On entend souvent parler des enfants comme étant d’innocents boulets pour la carrière d’une femme. Et si ce n’était pas bambin qui était le plus à blâmer, mais plutôt Chéri?

Une étude récente publiée dans le Harvard Business Review en vient à cette conclusion, après avoir interrogé quelque 25 000 hommes et des femmes des générations des Baby-boomers, X et Y, tous diplômés de l’école de gestion d’Harvard. Les femmes seraient ainsi portées à sacrifier leurs carrières, laissant le conjoint se réaliser professionnellement avant elles.

Surprenant? Malheureusement pas. Katia Atif, coordinatrice de l’organisme Action travail des femmes (ATF) remarque que cette réalité est surtout vraie pour ce qui est des femmes immigrantes. «Quand la personne sélectionnée par le Canada est le conjoint, c’est son insertion qui est souvent privilégiée au détriment des ambitions des femmes », remarque-t-elle. Une réalité qui s’explique aisément.

Mais l’étude de Harvard va plus loin. En effet, les chercheuses ont constaté avec surprise que les enfants n’étaient pas nécessairement la première et seule cause du ralentissement de la carrière d’une femme. En fait, plus de 70% des homes interrogés s’attendaient à ce que leur carrière soit prioritaire sur celle de leur épouse contre moins de 7% des femmes qui pensent la même chose.

Nuancer pour le Québec
Une telle étude en serait-elle venue au même résultat, au Québec ? Rien n’est moins sûr, heureusement. « Le rapatriement des prestations parentales par le Québec ainsi que l’ouverture du régime d’assurance parentale aux travailleuses autonomes en 2006 a grandement contribué au nombre de femmes actives sur le marché du travail», souligne Katia Atif. Même chose pour les garderies à 7$, qui ont encouragé de nombreuses mères à retourner au travail.

La situation n’est donc pas du tout la même aux Etats-Unis, où le système d’assistance parentale est loin d’être aussi développé. La famille est d’ailleurs souvent revenue dans le cadre de l’étude de Harvard. Ainsi, près de la moitié des femmes sondées se sont dites insatisfaite de leur conciliation travail/famille. Plusieurs ont également exprimé leur déception, affirmant avoir espéré un meilleur partage des responsabilités… et des ambitions. En fait, 66 des hommes ont avoué espérer que leur conjointe prenne en charge l’éducation des enfants.

Comment changer les mentalités dans le monde du travail ? En transformant la dynamique familiale avant tout!