Tenez-vous le pour dit : les carrières tendent à être de moins en moins linéaires.

À l’heure des nouvelles technologies, des formations continues et des fonds de RÉER de moins en moins garnis, plusieurs décident de créer leur propre voie en sautant d’emploi en emploi, de domaine en domaine. Mais où tracer la ligne entre défi de carrière et instabilité déloyale?

C’est qu’il y a quelques années, on définissait la carrière comme quelque chose de stable, où l’on évolue à long terme tout en accédant à une sécurité d’emploi qui permet de faire vivre la famille. Maxime Chouinard, conseiller en développement organisationnel au cabinet-conseil en ressources humaines HDO, confirme que les choses ont changé. « La stabilité est de moins en moins existante sur le marché du travail. Alors plusieurs se disent qu’ils vont créer leur propre sécurité, en se bâtissant une carrière hors des sentiers battus », explique-t-il.

Comment? En fait, selon Maxime Chouinard, la meilleure sécurité d’emploi que l’on peut se donner, c’est de développer ses compétences. Pour ça, tous les moyens sont bons : changer d’emploi au gré des opportunités, faire le saut dans un domaine connexe, prendre des cours d’appoint, etc.

Mais est-ce que le fait de changer fréquemment d’emploi ne sera pas mal perçu sur un CV? « Pas nécessairement », dit le conseiller en développement. « C’est certain que 10-15 emplois rapprochés, ce n’est pas l’idéal. Tout comme il sera mal vu d’occuper exactement le même poste dans 5 entreprises différentes », précise-t-il. Bref, tant que les changements d’emploi se sont dans le but d’assumer de nouvelles tâches, monter les échelons ou se développer professionnellement, il n’y a aucun malaise à avoir!

Non seulement il n’y a pas de malaise, donc, mais c’est même recommandé : les experts s’entendent pour dire que c’est la variété d’expériences de travail qui permet à l’individu de se connaitre et de se développer plus rapidement. De toute façon, le phénomène des micro-carrières est désormais incontournable. «Des gens qui ont étudié dans un domaine puis qui occuperont un poste dans ce domaine tout au long de leur carrière, c’est de moins en moins la norme», dit Maxime Chouinard. Les gens cherchent désormais à se sentir compétents, explorer toutes leurs capacités. Évidemment, il faut avoir un type de personnalité quelque peut fonceur pour oser bâtir une carrière de cette manière. « C’est certain que le gout du défi doit être présent, mais ça prend surtout quelqu’un qui a envie de réellement se connaitre et d’écouter », croit le conseiller.

Avec un plan de match, même le plus frileux peut donc se lancer dans l’aventure!