Prendre la place de son superviseur n’est pas le seul moyen de grimper dans la hiérarchie. Aujourd’hui, les carrières évoluent aussi à l’horizontale sans que cela ne soit synonyme de stagnation pour autant.

Changer de poste, de département ou de branche sans prendre de galon peut paradoxalement aider notre carrière à progresser. Sylvie Chagnon était jusqu’à récemment vice-présidente au crédit et aux produits financiers à Investissement Québec. Un titre qui représente l’aboutissement d’un cheminement atypique: postes en financement commercial, en vérification interne, en planification financière et en gestion d’un réseau de succursales. Aurait-elle connu un tel succès si elle avait opté pour une ascension plus verticale? « Non, je ne pense pas que j’aurais eu la carrière que j’ai eue sans mon parcours en zig-zag », affirme celle qui a travaillé pour la Banque CIBC et la Banque Nationale avant d’entrer à Investissement Québec en 2007.

Un plus pour le CV
Ce parcours marqué par plusieurs mouvements latéraux lui a permis d’acquérir une connaissance complète du fonctionnement d’une banque et un regard transversal sur le secteur financier. « Cette expérience variée faisait de moi une candidate intéressante, souligne-t-elle. Avoir des employés multifonctionnels est un atout pour une organisation. »

Un avis partagé par Geneviève Forget, dont l’entreprise favorise le décloisonnement afin d’avoir du personnel mobile et polyvalent. « Les promotions latérales permettent de développer plus de connaissances, donc d’avoir une longueur d’avance sur les autres si on veut monter dans la hiérarchie », met-elle en avant.

Progresser malgré tout
De nombreuses entreprises ont aplani leur structure et supprimé des échelons. Dans ce contexte, les promotions latérales constituent une façon de continuer son ascension dans une entreprise lorsque certaines voies d’accès sont bouchées.

« J’étais dans un département où les quatre postes de niveau supérieur étaient occupés par des personnes trop jeunes pour partir à la retraite prochainement, raconte Geneviève Forget. Un poste de même niveau s’est ouvert dans un département au plus grand taux de roulement. » Un an plus tard, elle a pu obtenir un poste supérieur!

Bon pour le réseautage
L’autre gros avantage des promotions latérales est d’élargir son réseau de contacts. Or, posséder un bon réseau est un atout précieux pour faire avancer sa carrière. « À chaque nouvel endroit où l’on travaille, on se forme un nouveau réseau, dit Sylvie Chagnon. Plus on se fait voir à différents endroits, mieux c’est! »

Geneviève Forget note également les bénéfices du fait d’apprendre à connaître de nouvelles personnes en changeant de département. « Travailler avec une autre gang est positif si tu veux faire carrière dans l’entreprise, car tes contacts te suivent après, indique-t-elle. Par exemple, on sait plus facilement à qui s’adresser si on a besoin d’aide par la suite. »

Un réseau qu’il faut prendre le temps de faire vivre, une fois que l’on a changé de poste, sous peine de voir ces relations s’étioler avec le temps. « Chaque jour, je profitais du lunch pour entretenir mon réseau, se rappelle Sylvie Chagnon. Et j’étais très présente dans la communauté d’affaires. » Une excellente manière de se tenir au courant des perspectives d’évolution dans son secteur et donc de donner un coup de pouce à sa carrière!