Les Québécois ne dépensent pas beaucoup

Les québécois dépensent moins. Beaucoup moins. Selon l’enquête annuelle sur les dépenses des ménages de Statistique Canada, les ménages québécois ont dépensé en moyenne 51 431 $ en 2013 en biens et services… soit 12 % de moins que la moyenne nationale.
En fait, seuls les ménages du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard ont eu des dépenses moyennes inférieures à celles des Québécois, et de peu. Sans surprise, c’est en Alberta qu’on dépense le plus, et de loin.
Comment expliquer cet écart? Un des éléments de réponse est très simple, énonce Lisanne Blanchette, avocate et conseillère budgétaire chez Option consommateurs : « Historiquement, les revenus des Québécois sont parmi les plus bas au pays. C’est certain que ça influence grandement les dépenses! », explique-t-elle.
Par ailleurs, elle remarque ces dernières années un resserrement du budget chez les familles. «Les couts augmentent partout! Le prix du panier d’épicerie particulièrement a connu une hausse remarquée», dit l’avocate et conseillère budgétaire. Selon L’étude de Statistique Canada, sont ceux qui accordent la plus grande part de leurs dépenses pour l’alimentation. Lisanne Blanchette tient à nuancer : «Je remarque surtout que les gens ne priorisent pas l’alimentation dans leur budget. Cet élément passe souvent après le loyer, le transport les assurances et les télécommunications!», remarque-t-elle.
Parlant de loyer, l’étude de Statistique Canada mentionne que les Québécois prévoient 25% de leur budget pour le loyer. « En ville, c’est beaucoup plus », souligne Mme Blanchette. « Il faut aussi penser à la facture de l’électricité. En prenant en compte tous les éléments, on monte facilement à 40 % de dépenses pour le loyer », dit-elle.
Des habitudes à changer
Pour elle, c’est tout de même une bonne chose si les Québécois ont réussi à limiter leur budget à la lumière de cette étude, même si elle considère qu’il y a encore beaucoup de travail à faire.
On remarque ainsi que seul environ 1 ménage sur 4 prend la peine de mettre son budget par écrit. C’est pourtant une habitude chaudement recommandée par les conseillers budgétaires. Quand à l’épargne, on en parle même pas : C’est quelque chose qui est ignoré par une grande partie de la population.
Les habitudes en transport et en alimentation semblent par ailleurs être parmi les plus difficiles à changer.
L’enquête de Statistiques Canada se base sur un échantillon de 17 389 ménages dans les dix provinces.