Le commerce de détail a mauvaise presse chez les chercheurs d’emploi et les étudiants. On croit souvent, à tort, que seul le salaire minimum attend les candidats et que les possibilités d’avancement sont peu probables, voire inexistantes. Mais il en est tout autre, selon les experts.

Il est vrai que lorsque l’on se compare au reste du Canada, la rémunération moyenne hebdomadaire des employés du commerce de détail au Québec était de 513,72 $ en 2014, alors qu’à pareille date elle était de 542,22 $ au pays.

La comparaison est d’autant plus frappante lorsque l’on compare le salaire hebdomadaire moyen dans le commerce de détail, à celui de l’ensemble des industries. Au Québec, l’écart est de 311 $ : 513 $ pour le commerce de détail, et 849,69 $ pour l’ensemble des industries. De plus, cet écart s’est accentué entre 2001 et 2014.

Ces chiffres ont été compilés par le comité sectoriel de la main-d’œuvre du commerce de détail, Détail Québec. Pour la directrice générale du comité, Patricia Lapierre, il faut prendre le secteur dans sa globalité. « Il ne faut pas oublier que ce secteur comprend 15 % d’employés au salaire minimum, et que 37 % des salariés sont à temps partiel, mais qu’ils sont compilés dans nos chiffres, ce qui brouille un peu les cartes. » Le commerce de détail se compare en ce sens à l’hébergement et la restauration.

La réalité sur le terrain

Patricia Lapierre insiste sur le fait que ce secteur est caractérisé par un mode parallèle de rémunération. Elle en identifie trois principaux : la commission, les primes de rendement, et les primes d’équipe. « Il est impossible de compiler ces chiffres, mais nous savons qu’ils font une différence importante quand vient le temps de considérer la rémunération dans le secteur », explique Mme Lapierre.

Elle rappelle également que les candidats ne doivent pas hésiter à poser des questions sur les primes et la commission à leurs futurs employeurs, et surtout à les comparer entre eux. Mme Lapierre conseille également de bien faire connaître ses attentes, ce que l’on veut (de l’avancement, un poste de direction, etc.), et enfin de ne pas oublier de valider les valeurs et la culture d’entreprise avant d’accepter un poste, peu importe le salaire.

S’il est vrai que des postes comme conseillers-vendeurs sont souvent la porte d’entrée et qu’habituellement ces postes sont rémunérés au salaire minimum, il y a également d’autres moyens d’intégrer le secteur. Ceux qui s’y destinent sont d’ailleurs avantagés s’ils y ont travaillé durant leurs études. On peut y obtenir très rapidement des postes de responsabilité, comme directeur ou dans le marketing, par exemple, et s’attendre à des salaires concurrentiels pour ce domaine, car la demande est forte.
« Geek » du commerce de détail

Léopold Turgeon est le président-directeur général du Conseil québécois du commerce de détail. Selon lui, le défi le plus important du secteur est celui des technologies : « La situation est criante au Québec, les entreprises et les commerçants doivent s’adapter aux nouvelles technologies et manières de magasiner. »

Cela a des effets sur la main-d’œuvre et la rémunération de ces professionnels des technologies qui se voient offrir d’excellents salaires pour leurs services. « On ne parle pas seulement de magasins physiques, mais surtout de ventes en ligne, d’applications, de réseaux sociaux et d’appropriation technologiques », explique M. Turgeon pour qui le secteur du commerce de détail est plus vigoureux malgré les nouvelles manières de magasiner, en ligne notamment.

Ce sont les petites entreprises qui peuvent offrir les meilleurs salaires, selon Détail Québec. La rémunération hebdomadaire est décroissante avec la taille de l’entreprise : 501 $ dans les entreprises de 49 employés et moins, 493 $ dans les entreprises de 50 à 299 employés et 448 $ dans les grandes entreprises de 300 employés et plus. C’est sans mentionner que plus les entreprises sont petites, plus l’expertise technologique est recherchée.

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