« Quelqu’un a consulté votre profil! » Ce genre de notification arrive souvent lorsqu’on a un compte LinkedIn, mais pour que ça se traduise par une offre d’emploi concrète, quelques aspects de notre profil en particulier demandent notre attention. Cinq pros de la question nous disent lesquels.

La photo
Elle attire le premier coup d’œil… elle est donc essentielle! Et attention, tous et toutes sont d’avis qu’à moins de faire carrière dans l’industrie du cirque, la photo doit être sobre, professionnelle, voire de style corporatif.

Le sommaire accompagnant la photo
Les recruteurs veulent y voir le titre, la fonction actuelle et précédente. Comme ils effectuent des recherches par mots-clés, l’utilisation de termes englobants (ou synonymes) est importante. Si vous avez été superviseur et que les recruteurs recherchent « directeur », votre profil passera inaperçu.

Cette courte description doit être mise à jour fréquemment, prévient François Matte de Groupe Perspective : « Une personne qui était à la recherche de nouveaux défis il y a deux ans et qui a oublié de rafraîchir son profil risque peu de me séduire comme recruteur. »

Le résumé
Avec la photo, c’est la vitrine de votre candidature, de votre profil professionnel. Les recruteurs aiment y voir quelques mots pour attirer l’attention. Les recruteurs s’entendent là-dessus: la façon dont la personne se décrit dans cet espace résumé (gens de peu de mots, style humoristique, plume exercée et autre) leur en apprend beaucoup sur la personnalité et sur l’adéquation avec un domaine et un milieu de travail.

La précision et les mots-clés sont ici très importants. Pour Isabelle Munger de Jump Recruteurs, « il faut voir rapidement la ou les spécialisations, les certifications importantes du domaine, les réalisations significatives ».

Les expériences
La page web de LinkedIn a beau ne pas avoir de fin, il faut sélectionner les expériences pertinentes. Certains prônent de remonter au maximum les 15 dernières années (comme pour le CV traditionnel) et même seulement les trois derniers postes occupés, comme le préfère Isabelle Munger.

De plus, certains privilégient la description succincte des responsabilités, d’autres préfèrent y lire les réalisations de la personne, comme Sonia Riverin, de St-Amour et associés. Assurez-vous d’avoir un peu des deux, sans alourdir inutilement la page.

Pour les plus jeunes, n’hésitez pas à détailler et à expliquer vos réalisations scolaires (bourses, leader, concours académique, chef de classe, etc.) et parascolaires (sports et loisirs). Les recruteurs sauront y déceler des traits de personnalité et de… travailleur.

La formation
Ça va de soi, elle doit être complète et détaillée, afin de voir rapidement si les exigences en matière de scolarité et formation sont remplies. Ne pas oublier toute formation supplémentaire pertinente (logiciel, service, etc.), attestation, certification liées au domaine professionnel.

Les compétences
Cette section où des contacts peuvent cocher les compétences d’une personne (sélectionnées dans une liste) n’a pas vraiment la cote auprès des recruteurs. « Ça ne demande pas d’effort, et parfois, on ne connaît même pas les gens qui cochent sur notre profil », signale Renée Fortin de L’Entremetteuse.

Recommandations et témoignages
En revanche, les quelques lignes écrites de la main d’un ancien employeur ou collègue sont fort prisées. Si quelqu’un prend la peine de réfléchir et d’écrire un mot, estiment les recruteurs, c’est probablement significatif.

Contacts et relations
LinkedIn n’est pas un Facebook professionnel, et les recruteurs vont consulter la liste de vos contacts pour en apprendre sur vos relations professionnelles. « Dans le domaine de la vente et de la représentation, explique Sonia Riverin, les contacts d’un candidat représentent un potentiel de performance pour le futur employeur. » Gardez vos relations amicales pour Facebook.

Les groupes auxquels la personne adhère témoignent aussi de sa personnalité et son engagement professionnel. À condition d’y montrer un peu d’activité!

Implication sociale et bénévolat
Tous les recruteurs ont dit lire et porter attention à cette section. Pour François Matte, de Groupe Perspective, cette section permet de faire le lien entre le candidat et le milieu de travail où il y a poste à combler ou de définir ses intérêts. Un informaticien qui a cumulé des années de bénévolat dans plusieurs hôpitaux serait certainement heureux de travailler dans le secteur de la santé.

Le style et l’organisation de l’information
La qualité de la langue est primordiale. Parce qu’il s’agit d’Internet, certains soignent moins la qualité de la langue que sur le CV traditionnel. Pour plusieurs recruteurs, il n’y a pas de deuxième chance: à la moindre faute, le profil est écarté.

Des phrases courtes et les mots justes favorisent votre sélection. « Un profil bien présenté et qui montre de l’originalité et de la créativité va rapidement retenir mon attention », dit Éliane Trudel, de Groupe Perspective.

D’autres conseils…
Le profil LinkedIn est une image de marque personnelle, selon plusieurs. « On ne se vend pas avec ce profil, on se fait acheter ! », lance Renée Fortin.

Il faut l’utiliser aussi comme réseau professionnel: « C’est une question de crédibilité… LinkedIn, c’est le monde du travail », prévient François Matte. Attention aux relations moins professionnelles et à l’activité sur son profil.

Éliane Trudel recommande quant à elle de faire une mise à jour fréquente du profil afin de profiter des nouvelles sections et catégories et des nouvelles possibilités et d’enrichir son profil.

Les cinq recruteurs estiment que le profil LinkedIn est complémentaire au curriculum vitae traditionnel. Si la recherche par LinkedIn est la première étape pour eux, les résultats sont une porte d’accès vers une démarche plus détaillée… vers le fameux CV!

Merci aux recruteurs et recruteuses interrogé(e)s :
Renée Fortin (L’Entremetteuse); Sonia Riverin (St-Amour et ass.); Éliane Trudel (Groupe Perspective); Isabelle Munger (Jump Recruteurs) et François Matte (Groupe Perspective).