Ébéniste, plombier, électricien… Si les métiers manuels font parfois rêver, les formations pour y accéder ont souvent mauvaise presse. Entre préjugés et méconnaissance, pourquoi se lancer, et comment ?

Quitter son poste de comptable pour devenir relieur et restaurateur de livres… Abandonner ses études de droit pour suivre une formation en charpenterie… Utopie ou réalité ? « Tout est possible, en fonction du profil de carrière de la personne », estime Valérie Plourde, conseillère d’orientation et coach de carrière. Si certains ont peur de se lancer, elle rappelle que se diriger vers les métiers manuels peut être extrêmement gagnant.   

Formations mal connues

« Il y a tout un paradoxe social qui donne bonne presse aux formations universitaires, et une moins bonne aux formations plus techniques », déplore la conseillère d’orientation. Du même souffle, elle explique que certaines personnes choisissent un cursus universitaire par pression des pairs. « De plus, beaucoup ne connaissent pas tout le potentiel des formations techniques », ajoute-t-elle.

Pourtant, celles-ci permettent généralement une entrée rapide dans le monde du travail, grâce à un atout majeur : elles sont courtes, entre 6 et 18 mois. « Dans le cas d’une deuxième carrière, les formations techniques donnent l’avantage de se réorienter rapidement, en accédant plus vite au nouveau secteur de notre choix », souligne Mme Plourde. Par ailleurs, ces formations sont souvent couplées à des expériences de terrain, facilitant ainsi l’entrée dans l’entreprise.

Occasions de carrière

Les métiers manuels sont multiples et variés : luthier, maçon, peintre… « L’avantage est que l’on peut trouver d’excellents emplois dans à peu près tous les domaines », estime la conseillère d’orientation. Elle prend l’exemple d’un ébéniste. Après l’obtention d’un diplôme d’études professionnelles (DEP), à l’issue d’une formation de 18 mois, des choix très différents s’offrent à lui. Il peut autant se lancer dans la conception de pièces uniques en tant que travailleur autonome que décider d’œuvrer au sein d’une grande entreprise. « Ce sont des savoir-faire recherchés, et les employeurs offrent souvent de très bons salaires », conclut Mme Plourde.

Quel secteur choisir?  

« Je me bats pour un choix qui est axé sur l’individu plutôt que sur les grandes tendances », avertit Valérie Plourde, conseillère d’orientation et coach de carrière. Pour elle, il faut décider d’un secteur avant tout par passion ou conviction et éviter de le faire en fonction du marché.

Toutefois, elle note que certains secteurs recrutent plus que d’autres. C’est le cas de la construction, de la production et de la manutention. De belles perspectives y sont offertes, avec des taux de chômage très bas et de bons salaires, même aux postes débutants. « Tout ce qui est technique est particulièrement recherché sur le marché de l’emploi », commente Mme Plourde. Par exemple, les diplômés en mécanique de machines fixes, mécanique d’engins de chantier ou techniques d’usinage sont très demandés. De plus, il y a bel et bien une pénurie dans les secteurs des mines et de la métallurgie.

« Il faut aussi bien prendre en compte notre lieu de résidence, car certaines zones sont plus saturées que d’autres », prévient toutefois la conseillère d’orientation. L’inverse est aussi vrai : dans certaines régions, le manque de main-d’œuvre spécialisée est criant. 

 

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