Dans un CV, quelle est la valeur des formations en ligne ouvertes à tous, communément appelées MOOC (massive open online courses) ou CLOM (cours en ligne ouverts et massifs). Points de vue de recruteurs, histoire à succès et conseils pour tirer le meilleur profit de ces formations.

Devenir programmeur grâce aux MOOC

Lorsque son poste d’analyste en marketing a été aboli, Timur Ridjanovic a songé à retourner sur les bancs de l’université pour devenir programmeur. Mais son père, professeur d’informatique à l’Université Laval, l’a plutôt encouragé à emprunter la voie des cours en ligne ouverts et massifs.

« Il m’a construit un programme à partir de MOOC », explique ce Montréalais installé aux États-Unis depuis trois ans. Le jeune homme a écouté les conseils paternels et suivi une dizaine de cours de ce type, sur des plateformes universitaires comme Coursera et Udacity.

Des cours grâce auxquels il a atteint son objectif professionnel : devenir programmeur à New York.

Une formule encore méconnue

Apparus en 2012, les MOOC sont encore peu connus des recruteurs. Sandrine Théard, consultante et formatrice en recrutement, ne manque pas d’enthousiasme à leur égard, mais constate que ces formations en ligne demeurent marginales : « J’en parle souvent aux recruteurs que je forme, mais la plupart d’entre eux ne savent pas ce que c’est. »

Cette relative confidentialité n’a pas que des désavantages. « Comme ce n’est pas encore répandu, le fait d’avoir suivi un MOOC a un côté novateur, fait valoir la consultante. Ça montre l’intérêt du candidat pour les nouvelles technologies. »

Ginette Desforges, associée de la firme de consultants en ressources humaines Brio RH, conseille cependant aux chercheurs d’emploi d’éviter les acronymes MOOC et CLOM : « Dans un CV, il faut toujours penser au lecteur, donc laisser de côté le jargon. Mieux vaut présenter ces cours comme de la formation continue ou des certifications. »

Un outil pour prouver ses qualités

Réussir un cours à distance, en particulier quand il n’y a pas de crédits universitaires à la clé, est un excellent moyen de prouver aux employeurs potentiels son sens de l’organisation et son autonomie, estime Sandrine Théard. Sa curiosité, aussi : « En entrevue, n’importe qui peut se dire curieux, à l’affût des nouvelles idées. Avoir complété un MOOC est un signe qu’on est capable de pousser plus loin sa soif de savoir », indique la consultante.

Elle parle d’ailleurs en connaissance de cause : elle a récemment terminé un MOOC en ressources humaines et vient de s’inscrire à deux autres cours du genre, l’un en gestion et l’autre en philosophie.

Sandrine Théard croit que ces cours représentent également une avenue intéressante pour ceux qui souhaitent compléter leur expérience par une certification : « Pour quelqu’un qui travaille comme gestionnaire, mais qui n’a pas de formation universitaire dans ce domaine, un MOOC sur la gestion agile, par exemple, peut combler cette lacune. »

Ginette Desforges est elle aussi d’avis qu’avoir suivi ce type de formation est un gage d’ouverture à la nouveauté, de curiosité intellectuelle et de capacité à se développer. Elle fait par contre remarquer que plusieurs postes exigent une formation créditée que les MOOC ne peuvent pas remplacer. La valeur du MOOC dépend donc largement de l’emploi convoité.

Timur Ridjanovic: « Je prendrais congé pour suivre des MOOC à temps plein! »

Mettre en valeur ses apprentissages

Pour tirer le plein profit d’un MOOC, il ne suffit donc pas de l’inscrire sur son profil LinkedIn et sur son CV. Cette formation aura de la valeur aux yeux des employeurs potentiels à condition que le candidat sache tisser des liens entre les connaissances acquises et son parcours : « Ce qui importe surtout, c’est la façon dont la personne explique quel était son projet en suivant le MOOC et ce qu’elle en a tiré », explique Sandrine Théard.

Même son de cloche de la part de Timur Ridjanovic. Le programmeur croit que sa capacité à mettre en pratique les compétences développées dans le cadre de cours en ligne est un élément clé de sa réussite : « Dans mon domaine, les employeurs veulent voir du concret. J’ai utilisé les devoirs et les projets que j’ai réalisés dans le cadre des MOOC pour constituer mon portfolio sur GitHub, une plateforme en open source pour les concepteurs. Ça m’a beaucoup aidé à me faire connaître. »

Timur Ridjanovic n’en a d’ailleurs pas fini avec les MOOC : « Je suis tellement satisfait que je continue d’en suivre! Certains prennent des congés sabbatiques pour faire une maîtrise; moi, je prendrais congé pour suivre des MOOC à temps plein! »

 

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