Ne demandez plus (toujours) la permission

Plutôt que de systématiquement chercher à obtenir l’aval de vos supérieurs, vous pouvez aussi aller de l’avant. Cela peut être risqué, mais c’est aussi payant pour vous et votre entreprise.
« Il est plus facile de demander pardon que de demander la permission », disait la docteure en mathématiques américaine Grace Hopper, pour qui la prise d’initiatives a plutôt réussi. Celle-ci a fait partie de l’équipe qui a conçu le premier ordinateur moderne et a inventé le langage de programmation COBOL.
Souvent affectée à des projets d’envergure, Grace Hopper avait sans doute compris que si un chef a effectivement besoin d’être obéi, il a aussi toutes les raisons de savoir apprécier les gens capables de voler de leurs propres ailes. Et que les deux notions ne sont pas du tout incompatibles.
Pensez à la pression qui repose sur les épaules du responsable d’une équipe de 100 personnes : il a tout simplement besoin que ses collaborateurs puissent faire preuve d’autonomie. Car imaginez seulement qu’il ait à répondre systématiquement aux questions de tous ses collaborateurs : c’est la productivité zéro et l’épuisement professionnel assurés à plus ou moins court terme.
Dans un cas comme celui-là, vous pouvez être sûr que de faire une faveur à votre chef en n’allant pas quêter systématiquement son autorisation. D’autant que les chefs ont beau être les chefs, ils n’ont pas les réponses à toutes les questions. Il faut donc parfois être capable de suivre son propre jugement pour éviter le statu quo. Sans compter qu’être un minimum aux commandes permet de pimenter sa vie professionnelle, autre avantage non négligeable.
Sachez placer la limite
Laisser ses subordonnés prendre des initiatives demande toutefois de votre chef une bonne dose de confiance, car il reste responsable des résultats de son équipe. Cela suppose évidemment que vous soyez digne de cette confiance : quand vous prenez une décision, ne le faites pas à la légère et pensez bien aux conséquences possibles pour votre entreprise, pour votre hiérarchie et finalement… pour vous.
Ne succombez en aucun cas au syndrome Jérôme Kerviel, ce courtier d’une grande banque française qui a pris jusqu’à 50 milliards d’euros de positions très risquées sur les marchés boursiers sans en parler à ses supérieurs. Résultat, presque 5 milliards d’euros envolés, une condamnation à 5 ans de prison plus cette somme colossale à rembourser à son employeur…
Être autonome ne signifie pas être téméraire, d’autant qu’en cas d’échec vous ne pourrez pas vous abriter derrière un « Je n’ai fait qu’obéir aux ordres », et que votre chef aura beau jeu de dire « J’aurais su que ça allait rater ».
Finalement, le niveau d’autonomie auquel vous pouvez prétendre dépendra essentiellement de votre relation avec votre chef, et de sa personnalité : s’il est du genre à redouter que ses équipes courent à l’échec certain à moins de suivre exactement ses directives, un travail préliminaire de sensibilisation s’impose. Il faudra l’amener à se rendre compte qu’à vouloir tout contrôler, on atteint rapidement ses limites et que l’on devient un goulot d’étranglement pour des initiatives intéressantes.
Gardez à l’esprit que vos essais ne peuvent pas toujours être couronnés de succès. Et en cas d’échec, souvenez-vous aussi que vous pouvez beaucoup apprendre de vos erreurs. Qu’elles ne vous dissuadent surtout pas de vous jeter à l’eau!