Nouvel emploi : survivre aux trois premiers mois

Les trois premiers mois d’un nouvel emploi sont souvent critiques, car ils correspondent à la période où un employeur peut vous renvoyer sans avoir à vous verser d’indemnité. C’est donc généralement une période d’essai. Que faire de ces trois premiers mois pour sécuriser son poste à long terme?
« La meilleure entrevue, le meilleur processus de sélection et les meilleurs tests psychométriques ne garantissent pas le succès quant au choix du candidat, affirme Alexandre Dumouchel, porte-parole de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA). La période d’essai permet de valider si le candidat correspond bel et bien aux attentes de l’organisation. C’est une façon d’évaluer son comportement, ses compétences et comment on le projette dans le futur de l’organisation. »
Pour les entreprises, cette période d’évaluation est tellement cruciale pour la bonne intégration des nouveaux employés que 87 % d’entre elles y ont recours, selon une étude menée en 2010 par l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés. Chez 42 % de celles-ci, la période d’essai était de trois mois, tandis qu’un quart la prolongeait jusqu’à six mois.
Pour réussir, « la règle d’or est d’établir de bonnes relations dès le départ avec son patron et ses collègues. Cela peut être plus difficile pour les personnes introverties, mais il faut y aller et se faire de nouveaux contacts », affirme Mathieu Constantineau, CRHA et conseiller en transition et recherche d’emploi pour Cible-Emploi.
Pour un nouveau gestionnaire, observer les relations de travail et comprendre les jeux politiques seront un atout pour l’avenir, selon lui. Même si l’on arrive avec une solide expérience, il faut éviter de jouer au chef, tout en ralliant l’équipe.
Peu importe son poste, le nouvel employé ne doit pas craindre de poser des questions, même s’il a vingt ans d’expérience dans son domaine. Les explications reçues permettront de mieux cerner le travail à faire et le patron sera heureux de constater que son nouvel employé s’intéresse réellement à son emploi, explique Mathieu Constantineau.
Au-delà des compétences, la période d’essai vise surtout à cerner la personnalité de l’employé et valider s’il s’intègre bien à l’équipe. Tout est donc question d’attitude. « Les atouts pour une intégration réussie: être flexible et autonome, avoir du tact, être un bon collaborateur, ne pas tenter de tout contrôler et écouter ce qui se passe », résume-t-il.
Le préavis de cessation d’emploi
Tout salarié à l’emploi depuis moins de trois mois peut être remercié sans préavis, selon les normes du travail en vigueur au Québec. Il doit cependant y avoir une raison valide pour congédier un employé, affirme Alexandre Dumouchel. «Il existe un mythe sur la période de probation, car on pense qu’on n’a aucun recours en cas de congédiement, explique-t-il. Les travailleurs sont cependant protégés des pratiques interdites, c’est-à-dire s’ils croient avoir été congédiés pour avoir exercé un de leurs droits, comme exiger d’être payé pour ses heures supplémentaires, par exemple. »
L’employeur peut cependant mettre fin à la relation de travail s’il n’est pas satisfait de la qualité du rendement de sa recrue ou ne voit pas celle-ci s’intégrer à son organisation dans le futur. Durant la période cruciale, arborez donc votre plus beau sourire et montrez ce que vous avez dans le ventre. Et surtout, ne changez pas d’attitude une fois le cap des trois mois dépassés!
Étude du CRHA
http://www.portailrh.org/appel/pdf/AT–Periode_probation.pdf