Pensez-vous être sous-payé?

Un sondage Payscale montre qu’une grande part des travailleurs se croient sous-payés, et ce, qu’ils le soient ou non. Nos conseils pour connaître sa juste valeur.
Désormais, il n’y a pas que les gens qui sont sous-payés qui se sentent exploités. Parmi les travailleurs qui sont payés aux taux du marché, 64 % croient aussi être sous-payés. Et parmi le groupe des privilégiés qui sont payés au-dessus du marché, il en reste 35 % pour se plaindre d’être mal payé. Décidément…
Dawn Williams, présidente de la firme de recrutement de personnel Sirius, n’est pas surprise par ces statistiques. Elle travaille dans le secteur de la vente, où il y a de gros ego. « Je vois régulièrement des gens demander un salaire au-dessus de ce qu’offre l’employeur. »
Caroline Haney, présidente de Haney Recrutement juridique, l’observe aussi. « Les gens comparent ce qui fait leur affaire. S’ils ont entendu qu’un tel gagnait tant, sans connaître le contexte, ils en concluent qu’ils méritent le même salaire. »
Comment faire, alors, pour connaître sa juste valeur salariale ? Dawn Williams pointe vers les outils qui existent sur le web : « Il y a des sites comme Payscale, Glassdoor et Salary.com, qui donnent une bonne idée du marché. Mais il y a aussi les publications gouvernementales qui sont très intéressantes, et qui permettent de comparer le privé et le public. »
Caroline Haney met toutefois en garde contre ce genre de compilations, qui offrent des valeurs moyennes, pas toujours pertinentes en réalité. « Imaginons une personne qui a la tête dans le frigo et les fesses dans le four, connaître seulement la température moyenne ne nous aide pas à comprendre la situation ! »
Me Haney suggère entre autres de se fier à l’équité interne qui existe dans l’entreprise. « Si le jeune nouveau qui vient d’être engagé gagne plus que soi, là, oui, il y a sans doute lieu de se poser des questions. »
À la recherche d’une grille objective
Au-delà des statistiques, il y a bien quelques repères objectifs pour déterminer sa valeur salariale. Dawn Williams résume les trois facettes d’une candidature : « Il y a les années d’expérience, la formation, et il y a aussi les réalisations : le candidat a-t-il accompli des réalisations concrètes comme employé, ou est-il là pour accumuler des heures et avoir un chèque de paye ?… »
Évidemment, il n’y a pas que la qualité intrinsèque du candidat qui entre en ligne de compte. L’offre et la demande aussi : « Dans un secteur de pénurie comme le logiciel, poursuit la recruteuse, les salaires sont plus élevés, car les vendeurs sont rares. »
Puis, comme le souligne Caroline Haney, il faut tenir compte du contexte général de l’emploi : « Se trouve-t-il à Trois-Rivières ou à Montréal ? L’employeur permet-il le télétravail, l’horaire variable, etc.? Tous ces éléments comptent quand vient le temps de déterminer un salaire. »
La part des employeurs
Certes, il est possible de trouver sa valeur salariale par soi-même, ou avec l’aide d’un recruteur. Mais pour sortir du problème de perception qu’on a d’être sous-payé, l’employeur a aussi son rôle à jouer.
Toujours selon l’étude de Payscale, 82 % des employés se disent satisfaits de leur salaire à partir du moment où l’employeur prend le temps d’expliquer l’écart avec les taux du marché. La transparence est de mise, donc !