Plus de la moitié des Québécois vivent d’une paie à l’autre

Si on reportait votre chèque de paie d’une semaine, seriez-vous dans l’embarras ? En répondant oui à cette question, vous faites partie d’une majorité de Québécois (51 %) qui comptent sur leur salaire pour remplir leurs obligations financières. Chez les travailleurs de 18 à 29 ans, c’est 63 % des gens qui vivent d’une paie à l’autre.
Pour Marie Lyne Dion, présidente du CA de l’Association canadienne de la paie (ACP), ce constat est alarmant. Il faut dire que c’est la 6e année de suite que l’association mène ce sondage auprès de milliers d’employés de plusieurs secteurs d’activités partout au Canada. Résultat : on remarque cette année une hausse marquée de l’endettement et du nombre de travailleurs ne pouvant se passer d’un chèque de paie pour joindre les deux bouts. « Nous avons toujours prôné les paies à temps et sans erreur : force est d’admettre que le volet à temps est plus important que le sans erreur! », s’exclame Marie Lyne Dion.
La situation du Québec est tout de même plus reluisante qu’ailleurs au pays. « De façon générale, les québécois s’en sortent un peu plus facilement. L’habitation qui coute moins cher ainsi que les nombreux services financés par les impôts sont sans doute des facteurs », avance Marie Lyne Dion.
Avez-vous un « coussin de sécurité »?
Une chose est sûre : les travailleurs sont de moins en moins capables de se constituer un fonds d’épargne pour les imprévus. La moitié de tous les employés économisent à peine 5 % de leur paie, alors que ce pourcentage était de 47 % en moyenne les trois dernières années. « Nous avons été surpris de constater la plupart des gens seraient incapables de mettre de côté 2000$ un mois donné en cas d’urgence », dit la présidente du CA de l’ACP. Elle se désole aussi de voir que, comme solution pour améliorer leur situation financière, les employés envisagent en premier lieu de gagner plus d’argent : « C’est un peu de la pensée magique… »
Un solution : l’épargne à la source
L’Association canadienne de la paie suggère aux employeurs de proposer à leurs employés différentes options d’épargne à la source. Par exemple, des obligations d’épargne du Canada, des REER collectifs, des fonds de la FTQ, des régimes volontaires d’épargne, etc. « Quand on a une action à faire pour mettre de l’argent de côté, on n’y pense pas nécessairement », confirme Marie Lyne Dion. C’est pourquoi l’épargne à la source est une bonne manière de constituer un coussin de sécurité et d’épargner pour la retraite. À noter : le sondage démontre aussi que les travailleurs sont plus nombreux à penser repousser l’âge de leur retraite, faute de moyens. Il faut donc être proactif!