Pour améliorer votre rendement au travail, pensez comme un athlète !

La récupération, la surcompensation, le surentraînement : ces concepts fondamentaux de l’entraînement sportif s’appliquent aussi au monde du travail ! Dans les deux cas, il est question de l’amélioration des performances par la gestion adéquate du stress.
La Dre Sonia Lupien est catégorique : le parallèle entre l’entraînement et le travail en est un frappant de justesse. « Même s’il n’y a pas de données scientifiques qui soutiennent cette idée, le fait est que l’un comme l’autre provoquent des réactions de stress chez ceux qui les vivent », explique la chercheuse en neurosciences et directrice du Centre d’études sur le stress humain.
Fait intéressant : ce sont les théories du pionnier des études sur le stress, Hans Selye, qui ont poussé des scientifiques soviétiques à édicter la science de la planification sportive, ou périodisation, dans les années 1950. Coïncidence ? Non ! Voici ce qu’il faut savoir afin d’améliorer vos performances au travail et – qui sait ? – devenir le prochain médaillé d’or de votre département !
La récupération
Les athlètes le savent : c’est lors des phases de récupération qu’ils s’améliorent, et non lors de celles d’entraînement qui, au contraire, les précipitent encore plus bas dans la vallée de la fatigue. La même logique s’applique au travail où les soirées, les fins de semaine et les vacances font office de périodes de récupération. Et où les heures supplémentaires ou empruntées aux vacances s’avèrent bien souvent improductives et dommageables pour la santé.
Afin de bien récupérer du travail, il n’y a pas trente-six solutions, soutient la Dre Sonia Lupien : il faut combattre ou fuir. Concrètement, cela signifie de se retirer temporairement du milieu du travail, de bien se nourrir, de dormir suffisamment, et ainsi de suite. « Souvent, on a l’impression bien réelle de ne pas avoir de contrôle sur le stress vécu au travail. Par contre, on a le contrôle sur notre récupération », souligne-t-elle.
La surcompensation
Ce n’est qu’après avoir respecté des périodes de récupération suffisantes qu’un athlète revient à son niveau de performance précédent et, mieux encore, le dépasse. Ses muscles sont plus vigoureux, son cœur pompe davantage de sang, ses réflexes sont mieux aiguisés, bref, son organisme s’est adapté au stress de l’entraînement. Ce phénomène dit de surcompensation se constate aussi au travail, où un employé de retour de ses vacances est plus performant que jamais.
Mieux encore : à plus ou moins long terme, la succession des cycles de travail-récupération rend meilleur, souligne la Dre Sonia Lupien. L’employé s’est adapté à sa charge de travail et libère ainsi de ses ressources pour améliorer son rendement. S’il continue ainsi, la promotion l’attend au détour.
Le surentraînement
Et si la récupération est négligée, voire précipitée ? Alors, c’est le surentraînement, un état d’épuisement complet et de fatigue généralisée, qui guette l’athlète. Ce dernier n’a plus le goût de rien. Une envie de vomir lui prend à la simple idée de s’entraîner. Plusieurs mois, voire plusieurs années sont nécessaires pour se rétablir de cette condition semblable au surmenage professionnel, ou burn-out.
Malheureusement, le surentraînement, tout comme le burn-out, peut laisser des séquelles durables. « La résistance future au stress n’est plus jamais la même. Le cerveau met en place des mécanismes afin d’éviter de retourner aussi bas », prévient la Dre Sonia Lupien.
Afin d’éviter ce sort, la solution est encore mieux de prévenir au lieu de guérir…
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