Que feriez-vous si, par malchance, votre paye devait ne pas être déposée dans votre compte de banque ce jeudi? C’est la question posée par l’Association Canadienne de la Paie (ACP) dans le cadre d’un sondage pancanadien mené il y a quelques mois.

Résultat? Le Québec fait bonne figure parmi les provinces. Ainsi, 37% des répondants Québécois affirment qu’un chèque de paie sauté leur causerait un grand embarras, contre 50% pour le reste du Canada. Cela signifie tout de même que plus du tiers des citoyens de la province vivent d’une paye à l’autre… « En plus, quand on leur demande ce qu’ils pourraient faire pour remédier à la situation, une bonne partie des gens répondent ‘Demander une augmentation de salaire’! », se désole Marie-Lyne Dion, présidente sortante de l’ACP. «On aurait plutôt espéré entendre qu’il faut limiter les dépenses», ajoute-t-elle.

Elle demeure tout même positive face à ce sondage, qui met en relief au moins une bonne nouvelle. «On voit qu’il y a tout de même un éveil face à l’importance des économies et des fonds d’urgence», dit-elle. « Tout le battage publicitaire autour de l’endettement a surement aidé a faire passer le message », croit-elle. L’ACP martèle d’ailleurs depuis des années la nécessité d’offrir des déductions à la source aux travailleurs. On observe ainsi que les employeurs sont beaucoup plus proactifs à cet égard et offrent désormais de plus en plus d’options d’épargne : RÉER collectifs, fonds de travails, retraits automatisés, etc.

Optimisme et pessimisme des Québécois
Constat quelque peu étrange : si plus du tiers des employés canadiens se disent accablés par leur niveau d’endettement, ce niveau de stress n’est partagé que par 19 % des employés québécois. «C’est d’autant plus intriguant que le quart des travailleurs québécois avouent ne pas avoir mis assez d’argent de coté pour la retraite», précise Marie-Lyne Dion. Une proportion en hausse depuis les dernières années.

Une chose est sure : cette attitude relativement zen n’est certainement pas due à une vision optimiste face à la situation économiques au pays. En fait, le Québec est la province la plus pessimiste à cet égard, avec seulement 29 % seulement des répondants qui croient que la conjoncture économique va s’améliorer.

Bref, les travailleurs devront se retrousser les manches et compter sur eux-mêmes afin de compenser le retard dans leurs économies, que ce soit en prévision de la retraite ou seulement d’un imprévu de la vie.