par Josiane Roulez

Que faire lorsqu’un concurrent de votre employeur vous fait une offre alléchante? Devriez-vous sauter sur l’occasion? En discuter avec votre employeur? En profiter pour négocier un meilleur salaire? Des pistes pour réagir dans cette délicate situation.

« Lorsqu’un concurrent vous sollicite, il est normal de vous sentir flatté! C’est le signe que vous avez été remarqué et que vous faites du bon travail. Toutefois, même si cette nouvelle possibilité paraît excitante, il faut faire preuve de prudence et prendre le temps d’évaluer si elle répond vraiment à nos besoins », tempère Martine Lemonde, conseillère d’orientation et présidente-directrice générale de l’entreprise Coaching de gestion.

Peser le pour et le contre
Pour prendre une décision éclairée, la conseillère recommande de s’accorder un temps d’arrêt pour réfléchir. Elle suggère de comparer son poste actuel et le poste offert en considérant trois éléments : le poste, l’équipe et l’organisation.

« Pour évaluer l’offre qui nous est faite, il faut réfléchir à notre poste actuel. Est-ce que notre poste, notre équipe et notre organisation répondent à nos besoins et à nos attentes professionnelles? Il faut prendre conscience de ce que notre entreprise nous offre et de ce qui nous manque, et comparer ces aspects avec ce que le concurrent nous propose », explique Martine Lemonde.

Pour mieux répondre à certaines questions, il peut être utile de se documenter et de faire des recherches. Ensuite, si le poste proposé nous attire toujours, on peut accepter une entrevue pour vérifier ses impressions et poser les questions en suspens.

Parler à son employeur
On est heureux dans son poste actuel, mais le concurrent offre des avantages substantiels? Si l’employeur est ouvert à la discussion, on peut choisir de lui en parler.

« L’offre d’un concurrent apporte souvent des éléments très concrets sur la table et peut être un bon levier de négociation. Si votre employeur encourage les discussions sur la gestion de carrière et si vous avez l’habitude de lui communiquer vos besoins et vos attentes, il est peut-être déjà au courant de certaines de vos insatisfactions. Dans ce cas, vous pouvez décider de lui parler des nouvelles possibilités qui s’offrent à vous. Soyez stratégique et évaluez ce que vous avez à perdre et à gagner en parlant à votre employeur », prévient Martine Lemonde.

Si vous êtes insatisfait dans votre poste actuel, Martine Lemonde conseille de redoubler de prudence. « Si vous menacez votre employeur de partir à moins d’égaler l’offre du concurrent, il pourrait bien accepter votre démission, surtout si votre relation est conflictuelle! », soutient-elle.

Protéger sa réputation
Quelle que soit votre décision, faire preuve d’éthique et de professionnalisme en tout temps demeure impératif.

« Si vous avez signé une clause de non-concurrence ou de non-divulgation, respectez-la et avisez l’employeur concurrent de son existence. Les clauses de non-concurrence se limitent habituellement à un territoire et à une période donnée, et votre futur employeur pourra peut-être trouver une solution pour vous embaucher malgré tout. Lisez-les toutefois attentivement pour ne pas faire de faux pas », recommande la conseillère.

Martine Lemonde recommande aussi de protéger à tout prix sa réputation. « Peu importe ce que vous vivez par rapport à votre employeur actuel, parlez de lui en termes positifs, autant à vos collègues qu’à votre futur employeur. Si vous quittez votre emploi, dites simplement que les attentes et besoins respectifs n’étaient plus comblés, et que ce départ était préférable pour les deux parties. Fermez bien vos dossiers et facilitez la transition autant que possible. »

Vous pourrez ainsi garder la tête haute, que vous fassiez ou non le saut chez le concurrent.