Que valent les diplômes des écoles en ligne?

On peut tout faire sur Internet aujourd’hui, même passer des diplômes. Mais ont-ils vraiment autant de valeur que ceux obtenus en usant les bancs d’un véritable établissement d’enseignement de briques et de béton? Comment s’assurer de la qualité d’une formation en ligne?
« Je ne connais pas de baccalauréat à distance, mais je sais qu’il y a plusieurs certificats qui se donnent de cette manière », explique Geneviève Feuillate, directrice de l’agence montréalaise d’Adecco, un chef de file mondial du recrutement et du travail temporaire. Mme Feuillate n’est pas loin de la réalité, car effectivement les baccalauréats en ligne restent rares au Québec, et cantonnés pour la plupart à des disciplines littéraires comme la traduction, le français et son enseignement.
En revanche, l’offre est beaucoup plus large quand il s’agit de formations plus courtes comme les certificats, les Diplômes d’études collégiales ou les formations professionnelles et techniques. Par exemple, même si la TELUQ — l’université à distance du Québec — offre plus de 400 cours en 1er, 2e et 3e cycle, seuls les attestations d’études et les certificats peuvent être intégralement suivis en ligne. Dans tous les autres cas, une partie des cours est obligatoirement dispensée sur différents campus. On peut toutefois obtenir un baccalauréat en ligne par cumul de certificats et d’attestation.
Quoi qu’il en soit, Mme Feuillate ne voit pas d’objection aux diplômes obtenus devant son écran, bien au contraire. « La matière est la même que dans un contexte d’enseignement normal, et cela demande plus d’effort. Le fait de ne pas être directement encadré demande un surcroît de travail, d’autonomie et de rigueur. Et les examens sont sérieux », considère-t-elle.
Mme Feuillatte met toutefois quelques bémols à l’enseignement virtuel. « Je me poserais des questions, notamment sur sa sociabilité, si une personne a fait tout son cursus en ligne. Je vois plus Internet comme un moyen d’obtenir un complément, une formation d’appoint. C’est important aussi que le diplôme soit donné par un établissement de renom, comme la TELUQ par exemple. »
Au-delà de la réputation, qui peut être très subjective, il existe d’autres moyens de s’assurer de la validité d’une formation en ligne, notamment sa reconnaissance par le gouvernement. « Un diplôme en ligne va être reconnu par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) et le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie (MESRST) s’il est décerné par des établissements autorisés en vertu de la Loi sur les établissements d’enseignement universitaire », explique la porte-parole du MESRST, Nancy-Sonia Trudelle.
Au collégial, les organismes reconnus sont les cégeps, les collèges privés subventionnés en vertu de la Loi sur l’enseignement privé, et les écoles gouvernementales (ITA, ITHQ, Conservatoires de musique). Le Cégep@distance est spécifiquement mandaté pour développer et dispenser de la formation en ligne. Au niveau universitaire, l’établissement doit être autorisé par la Loi sur les établissements d’enseignement universitaire à décerner de l’enseignement et des grades universitaires.
Les établissements de chacune de ces catégories peuvent (ou pas) offrir tout ou une partie de leur formation à distance. La liste de ces organismes d’enseignement reconnus par le MELS ou le MESRST, pour tous les ordres d’enseignement, est disponible sur Internet.
Commencez donc par y faire un petit tour avant de rentrer dans votre classe virtuelle.
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