Ami, relation de travail, figure d’autorité… Il n’est pas toujours simple de trouver la bonne attitude à adopter avec son patron. Quelles sont les limites à ne pas dépasser ?

« Avant, on parlait de relations verticales, où le patron est comme Dieu et les employés sont les subalternes qui écoutent les consignes. De nos jours, le marché du travail et les écoles de gestion valorisent des rapports horizontaux entre patrons et salariés pour gagner la confiance des employés, pour améliorer le renforcement positif et pour les faire performer », explique Paul Martel, conseiller en transition et recherche d’emploi chez Cible-Emploi. Selon lui, ce type de relation de proximité peut apporter des bénéfices à l’entreprise, comme davantage d’innovation, de créativité et de remises en question des valeurs plus traditionnelles.

Il remarque que les jeunes travailleurs recherchent effectivement des rapports de proximité avec leur patron, à la limite des rapports amicaux, pratiquement d’égal à égal. Ils veulent donc participer à des sorties ensemble, partager des 5 à 7 et pouvoir se confier sur leur vie personnelle avec plus d’aisance.

Paul Martel ne voit rien de mal dans les activités de groupe et les discussions passionnantes, mais il croit que les confidences personnelles ne doivent pas aller trop loin. Pas question non plus de brouiller la ligne en s’engageant dans une relation amoureuse, car il peut être difficile d’accepter que sa nouvelle flamme doive remettre son chapeau de gestionnaire lorsque vient le temps des décisions.

La situation peut devenir très précaire pour l’employé si la relation tourne mal, puisque son patron a beaucoup d’influence sur sa carrière et peut même le congédier. La relation n’est jamais parfaitement égale, puisque l’un a du pouvoir sur l’autre.


Comment tracer la ligne

Pour éviter les problèmes qui résultent d’une relation patron/employé trop amicale, bien des entreprises mettent en place une politique et des directives très claires, qui bannissent les relations amoureuses entre employés et gestionnaires. Certaines prévoient même des mesures disciplinaires.

Paul Martel croit qu’il faut aussi avoir des discussions franches à l’interne pour expliquer les rôles respectifs de chacun. Selon lui, il est préférable de proscrire ce genre de relations dès le départ pour éviter toute ambiguïté. Une relation trop amicale peut aussi créer une impression de favoritisme chez les autres employés et pourrir l’ambiance de travail. De même, certains employés qui nouent une bonne relation avec leur supérieur s’attendent à recevoir un traitement différent. Ils peuvent même contester son autorité s’ils n’obtiennent pas ce qu’ils veulent.

Pour éviter ces problèmes, mieux vaut être plus prudent en traçant une ligne claire dès le départ. « En établissant des règles précises et en communiquant ce qu’on interdit, ça met en place des relations plus saines », croit Paul Martel.

 

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