Les gens de 50 ans et plus peuvent avoir le sentiment que leur âge présente un problème au moment de postuler un emploi. Toutefois, il est bien difficile de discerner si cette impression provient de l’attitude du recruteur… ou des propres craintes du candidat! Quelques pistes pour y voir plus clair.

Faire son deuil
Un candidat de 50 ans et plus qui a confiance en lui met naturellement en valeur ses compétences, et a de bonnes chances de convaincre un recruteur. Le hic, c’est que les travailleurs d’expérience ont souvent l’estime de soi fragile. Issus d’une génération toute dévouée à leur employeur, ils vivent souvent leur mise à pied comme une injustice…

Danielle Bergeron et Isabelle Genest, conseillères en transition de carrière chez Cible-Emploi, entendent souvent de tristes récits de la part de participants au programme Transition-Emploi 50 ans +, destiné aux 50 à 64 ans. « Il arrive qu’un employé d’expérience travaille plusieurs mois à former la relève, puis qu’on le mette à la porte pour faire place aux jeunes », raconte Isabelle Genest.

En entrevue, ces candidats peuvent laisser transparaître leur ressentiment ou leur anxiété, montrer une attitude défensive ou méfiante, sentir le besoin de se justifier ou vivre un sentiment de rejet anticipé. Il est donc important de faire ses deuils avant de se lancer à la recherche d’un nouvel emploi.

Retrouver la confiance en soi
D’une durée de trois mois, le programme Transition-Emploi 50 ans + de Cible-Emploi propose une véritable « remise en forme de l’estime de soi ». Les participants réalisent leur bilan de compétences, reçoivent du counseling d’orientation et découvrent les techniques et stratégies de recherche d’emploi. Ils réapprennent à se connaître et réévaluent leurs objectifs, leurs ambitions et leurs désirs.

« Certains découvrent qu’ils ont envie de revisiter autrement leur profession, de réaliser un rêve ou de lancer leur entreprise. Ils identifient ce qu’ils veulent faire et ce qu’ils ont à offrir. Ils abordent alors le processus de recherche d’emploi de manière éclairée, et perçoivent plus objectivement les signaux d’inquiétude que l’employeur peut émettre face à leur âge », affirme Danielle Bergeron.

Rassurer l’employeur
Des inquiétudes envers les 50 ans et plus, les employeurs en ont, bien sûr! Ils se demandent entre autres s’il pourra apprendre rapidement, s’adapter à un nouvel environnement, s’intégrer à une équipe intergénérationnelle ou accepter les directives d’un jeune superviseur. Ils craignent aussi pour leur portefeuille : leur nouvel employé va-t-il exiger un salaire élevé, tomber malade et coûter une fortune en assurances santé, partir à la retraite après un an ou deux?

Danielle Bergeron recommande de rassurer l’employeur sur ses intentions et sa santé, tout en faisant ressortir les avantages à engager un candidat plus âgé : son attitude loyale et respectueuse, son effet rassurant sur la clientèle, particulièrement celle des baby-boomers, et son désir de partager ses connaissances avec la relève.

La clé du succès
Pour convaincre leur futur patron, les 50 ans et plus peuvent compter sur un atout de taille : le plaisir! En effet, beaucoup d’entre eux reviennent sur le marché du travail par choix personnel, et sont donc hautement motivés.

Résultat? Leur enthousiasme et leur désir de contribuer au succès de l’équipe sont visibles en entrevue. Bien souvent, il n’en faut pas plus pour convaincre l’employeur… et lui faire oublier quelques rides.

 

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